Silence, on profane et on vide les tombes pour les vendre à des familles ayant perdu un proche et n'ayant pas trouvé de place au cimetière ! Un véritable trafic de tombes. Une enquête vient d'être ouverte par les responsables locaux. La commune de Annaba vient d'entamer une enquête suite au rapport élaboré par des travailleurs faisant état de dépassements enregistrés au niveau du cimetière central Zahouane implanté a proximité de la plage El Katara, près du restaurant Bamako et relatifs à la profanation des tombeaux de personnes inconnues et l'enlèvement des ossements. Une fois la tombe vidée, celle-ci est vendue à de tierces personnes contre des sommes d'argent importantes aux familles ayant perdu un des leurs et n'ayant pas trouvé de place pour l'enterrement au niveau de ce cimetière fermé sur décision du maire pour saturation. Le rapport en question n'a pas trouvé un écho favorable auprès des responsables de la commune et des chefs de service des travaux et bâtiments. Bien au contraire, ses auteurs furent affectés au cimetière de Sidi Harb au lieu d'ouvrir une enquête. Les dépassements, objet du rapport, sont justifiés par le fait que les tombes ciblées sont abandonnées par les familles depuis plusieurs années et ne reçoivent pas de visites lors des fêtes religieuses ou autres occasions de recueillement. Les auteurs de ces dépassements vont jusqu'à exploiter des documents administratifs pour arriver à leurs fins. À titre d'exemple, une personne décédée tout récemment a été enterrée dans une tombe déjà occupée sur la base d'un document d'autorisation d'ouverture d'une tombe et non d'un enterrement. La justice et les services de la sûreté ont été saisis à propos de ces dépassements. Le rapport en question fait état notamment de la profanation récente de cinq tombes collectives où sont enterrés des enfants et le morceau de terrain, une fois vide, a été vendu contre une importante somme d'argent à une personne qu'il a réservé pour l'enterrement de ses proches, et ce, au mépris de la loi. Les auteurs de la dénonciation de ces dépassements ont été confortés par la plainte déposée par un élu dont sa famille a été invitée à donner une somme d'argent aux “marchands” des tombes déjà occupées pour pouvoir enterrer un proche. Des plaignants dénoncent également les agissements de certains gardiens du cimetière qui, contre de l'argent, autorisent des couples et des délinquants à y accéder pour s'adonner à des moments de plaisir. Selon le chef de service des prestations au sein de l'APC de Annaba, cette dernière a ouvert une enquête suite aux plaintes émanant de certains travailleurs. B. BADIS