Les deux parties en confit en Libye sont accusées d'utiliser des mercenaires, issus de plusieurs pays de la région, dans leurs combats. L'on signale aussi la présence de mercenaires russes aux côtés des troupes de Khalifa Haftar, ce que Moscou nie catégoriquement. Au moins 4750 mercenaires syriens sont présents sur le sol libyen, alors que près de 1900 autres sont actuellement en Turquie pour subir des entraînements avant de rejoindre la Libye, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme, samedi soir. L'OSDH évoque l'augmentation du nombre de "volontaires" mobilisés par Ankara pour combattre contre les troupes du général Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est libyen, en guerre contre le gouvernement d'union nationale (GNA, Tripoli), soutenu par la Turquie. Ces mercenaires sont issus de différents groupes terroristes, majoritairement appuyés par la Turquie. Il s'agit en effet des groupes "division al-Mu'tasim, Sultan Murad, Brigade Suqur Al-Shamal, Al-Hamzat et Suleiman Shah", selon le communiqué de l'OSDH, soulignant qu'une grande partie de ces mercenaires est arrivée dans la capitale libyenne récemment. Au moins 150 d'entre eux ont transité par des pays européens, ajoute l'OSDH, sans fournir de détails. Mais depuis le début fin décembre 2019 de leur déploiement dénoncé par l'ONU, le nombre de mercenaires ayant péri dans les combats dans l'ouest de la Libye est d'environ 117, selon le dernier bilan de l'OSDH. Ce chiffre est difficile à vérifier par une autre source actuellement. Mais selon toujours l'OSDH, les mercenaires syriens sont morts dans les combats en cours dans le quartier Salah Eddine, dans le sud de Tripoli, al-Ramla, près de l'aéroport de la capitale, et Machrou al-Hadhaba. Longtemps niée par les parties impliquées dans la guerre en Libye, la présence de mercenaires étrangers sur le sol libyen n'est un secret pour personne. L'ancien envoyé personnel du SG de l'ONU en Libye, Ghassane Salamé, a dénoncé dans son dernier rapport périodique, en janvier, la présence de combattants étrangers dans ce pays, mais aucune sanction n'a été prise par la communauté internationale jusqu'à maintenant. La Conférence de Berlin avait dénoncé cet état de fait et demandé la fin de l'ingérence étrangère, afin d'aboutir à un cessez-le-feu durable et permanent, seul moyen de relancer le processus politique à Tripoli. Mais tout cela est resté un vœu pieux, l'ingérence étrangère se poursuivant toujours, tout comme les violences armées qui ont fait de nombreuses victimes civiles et détruit d'importantes infrastructures dans la capitale libyenne et ses environs. Pour rappel, le controversé général Haftar tente depuis le 4 avril 2019 de prendre le contrôle de Tripoli, mais il fait face à une farouche résistance du GNA de Fayez al-Serraj, internationalement reconnu. Cela dit, la présence de civils dans la capitale a compliqué la tâche de l'homme fort de l'Est libyen, qui bénéficie du soutien des Emirats arabes unis, de l'Egypte voisine, de l'Arabie Saoudite et de la Jordanie. Ces pays lui fournissent un soutien financier et logistique très important. Des drones émiratis participent activement aux raids aériens menés par les troupes de Haftar. Parallèlement, le général joue la carte de l'asphyxie économique, en bloquant la production pétrolière et en ciblant des sites stratégiques dans l'Ouest libyen, dont des aéroports, des bases militaires, des hôpitaux et de petites usines.