Le président de la République a instruit le ministre de la Jeunesse et des Sports de veiller à l'achèvement de la réalisation des stades dans les meilleurs délais. Lors du Conseil des ministres réuni dimanche, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a instruit le ministre de la Jeunesse et des Sports, Khaldi, de veiller à l'achèvement, dans les meilleurs délais, de la réalisation des stades de Tizi Ouzou, Baraki et Oran. Le président de la République fait allusion au grand retard cumulé au niveau de l'achèvement des stades en Algérie. À commencer par l'infrastructure sportive de Tizi Ouzou, située dans la commune de Boukhalfa, dont les travaux ont débuté en 2010. Ayant connu plusieurs arrêts, le nouveau stade de Boukhalfa a enregistré surtout de nombreuses réévaluations qui ont constitué un véritable gouffre financier au fil des années. Et pourtant, l'argent déboursé pour le parachèvement de ce projet dépasse toute imagination, puisque les chiffres avancés avoisinent largement 350 millions d'euros, soit plus du double du nouveau stade de la Juventus de Turin, le Juventus Stadium, qui a coûté 155 millions d'euros pour une capacité de 40 000 places, et un peu plus que le majestueux Allianz Arena du Bayern de Munich qui a coûté 346 millions d'euros, mais avec une capacité de 75 000 places assises. Idem pour le stade de Baraki qui ne sera pas près de sitôt. Ce projet de construction de cette infrastructure sportive, d'une conception architecturale moderne, a été inscrit en 2004 pour un budget d'environ 11 milliards de dinars, rallongée par la suite à 20,706 milliards de dinars. Les travaux ont été entamés en 2009. L'ouvrage devait être réceptionné en 2015. Il n'en demeure pas moins que des contraintes se sont posées, empêchant la société chinoise CRCEG (China Railway Construction Engineering Group) de respecter les engagements donnés pour la livraison du chantier. Le ministre de la Jeunesse et des Sports de l'époque avait inspecté le chantier. Il avait alors annoncé que "le stade de Baraki sera réceptionné en juin 2017 et sa mise en service se fera en novembre de la même année". Le pari est définitivement perdu. Février 2020, lors de sa dernière visite d'inspection, le wali d'Alger, Cherfa, n'était pas satisfait du taux d'avancement du stade de Baraki, censé être opérationnel en janvier 2020. Cherfa avait indiqué récemment que "l'état d'avancement du stade de Baraki a atteint des taux importants et ça s'est accéléré aux alentours de 58%, mais ce sera difficile de finir tous les travaux durant l'année 2020. Un retard a été accusé dans les travaux à cause de la manne financière ainsi que les conditions et les exigences de la FIFA, car à chaque fois, il faudra se conformer aux exigences de la haute instance", avait-il souligné. Inscrit depuis 2004, le stade de Douéra était prévu du côté de Kheraïcia avant d'être transféré du côté de Douéra en raison d'absences d'études sérieuses. De 2010 à 2014, le projet est resté à l'arrêt sans la moindre explication. Les travaux seront repris en 2015 par l'entreprise française EGIS. S'ensuivra une affaire d'argent qui manquait, puisqu'il fallait injecter mille milliards pour relancer les travaux. Les travaux ont atteint 78% entre 2016 et 2020. D'après les pouvoirs publics, le stade de Douéra sera réceptionné le 31 décembre 2020. Mais au train où vont les travaux, l'ouverture sera de nouveau reportée visiblement. Le stade d'Oran quant à lui est presque en phase de livraison. La nouvelle pelouse sera prête le mois de juin prochain. La livraison du complexe complet est prévue cette année. Toujours est-il qu'il existe un retard dans la livraison du complexe olympique, composé d'un stade de football de 40 000 places, d'un stade d'athlétisme de 4200 places, d'une salle omnisports de 7200 places et d'un centre nautique de trois bassins et d'une capacité d'accueil de 2000 places. Le chantier en question a été ouvert en 2008 et devait coûter 11 milliards de dinars pour ensuite passer à 20 milliards de dinars. C'est dire que les stades en Algérie ont coûté les yeux de la tête au Trésor public.