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"Les cours pourraient descendre à moins de 30 dollars"
Mourad Preure, expert pétrolier international
Publié dans Liberté le 10 - 03 - 2020

Liberté : L'Opep+, réunie jeudi et vendredi derniers à Vienne, a échoué à opérer une baisse de la production. Quelles seront les répercussions de cet échec sur les cours du brut et quelle en serait la conséquence pour l'alliance Opep et producteurs non-Opep ?
Mourad preure : Cette crise au sein de l'Opep+ est particulièrement grave. Elle survient, alors que l'économie mondiale est violemment secouée par les effets de l'épidémie de Covid-19. Ses effets déflagrants sont forts. Le point de départ de cette crise est une appréciation divergente de la situation pétrolière mondiale, la Russie estimant que tout baril non produit par l'Opep du fait de l'accord en négociation sera remplacé par un baril de pétrole de schiste américain dont la rentabilité sera préservée précisément par les prix soutenus par l'Opep.
L'économie russe est davantage diversifiée par rapport aux pays Opep et le point d'équilibre de son budget est estimé à 42.4 dollars le baril. Elle veut aussi se venger des perturbations occasionnées par les Américains à la réalisation de son gazoduc Northstream 2.
L'Arabie saoudite en fort besoin de ressources financières, ainsi que les autres membres de l'Opep prônent une politique plus active pour défendre les prix.
L'Opep+, issue du Consensus d'Alger en 2016, a permis une convergence et une unité d'action entre un front de pays producteurs menés par les second et troisième producteurs mondiaux, soit la Russie et l'Arabie saoudite.
Ce front représente la moitié de la production mondiale et 90% des réserves. La Russie y a trouvé un effet de levier pour son influence au Moyen-Orient. Le problème aujourd'hui est que l'Arabie saoudite, chef de file de l'Opep, ne parvient plus, pour des raisons objectives que nous verrons plus loin, à préserver cette convergence. Je pense que la crise est passagère, mais que ses effets immédiats sont très forts. Il s'agit d'un véritable choc baissier dont l'intensité est difficile à prévoir.
L'Arabie saoudite vient de décider de réduire les prix de vente de son brut. Elle entend également augmenter sa production. Pourquoi une telle attitude et quelles seraient les conséquences de cette guerre des prix ?
Depuis les années 80, et l'apparition d'une production non-Opep, l'Opep, pour jouer le rôle de cartel, est prise dans le dilemme défense des prix ou défense des parts de marché. Défendre les prix, c'est baisser sa production et perdre des parts de marché.
Défendre ses parts de marché, c'est augmenter sa production et voir baisser les prix. En 1973, elle représentait 56% de la demande mondiale, en 1986, elle n'en représentait plus que 29%. Sous l'instigation de l'Arabie saoudite, elle a déclenché une guerre des prix. Il lui en a coûté.
En 2014, alors que le marché était surapprovisionné, de son fait, notamment, toujours sous l'instigation de l'Arabie saoudite, l'Opep déclenche une guerre des prix, cette fois-ci pour contenir la révolution des pétroles de schiste américains. La vérité est que l'Opep a toujours eu de graves difficultés pour cartelliser le marché, et, pour cela, partager des sacrifices et instaurer la discipline entre ses membres. Mais, une analyse plus fine nous renvoie à la précarité de la situation de l'Opep du fait du surgissement des pétroles de schiste américains. Le propre de ces pétroles est que leur production est flexible, si les prix montent les producteurs augmentent leur production, si les prix baissent, ils ferment les puits.
Ainsi, les Etats-Unis ont confisqué à l'Opep son rôle de "swing producer". Et l'organisation n'arrive plus à convaincre la Russie de partager avec elle ce dilemme. Pour ramener l'allié russe à la table des négociations et, en même temps peser sur la surproduction américaine, l'Arabie saoudite lance sa troisième guerre des prix en baissant ses prix de 10.78 dollars pour l'Europe ! Les deux premières ont été un désastre, la troisième le sera tout autant. Les prix se sont déjà immédiatement effondrés pour se placer autour des 31 dollars, entraînant la descente aux enfers pour les recettes du royaume ainsi que la capitalisation boursière de sa compagnie nationale l'Aramco.

Propos recueillis par : Youcef Salami


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