Au moment où la Chine, d'où a démarré l'épidémie de coronavirus, commence à voir le bout du tunnel, l'Italie annonce depuis hier des mesures radicales de restriction pour tenter de juguler la progression du virus Covid-19 dans le pays. Ainsi donc, le chef du gouvernement italien, Giuseppe Conte, a signé un décret portant l'interdiction des rassemblements et la limitation des déplacements dans tout le pays. Ces nouvelles mesures drastiques interviennent 48 heures après le décret de confinement de toute la partie du nord de la péninsule qui a enregistré le plus grand nombre de contaminations et de décès dus au coronavirus. "Tous les Italiens devront éviter les déplacements sauf pour aller travailler, se ravitailler ou encore pour des soins médicaux. Les rassemblements sont également prohibés", a indiqué le président du Conseil italien. Les supermarchés ont d'ailleurs été pris d'assaut, lundi soir, pour faire des emplettes, quelques heures après l'annonce des mesures de confinement. Au même titre que toutes les manifestations sportives, le championnat italien de football est également suspendu jusqu'au 3 avril prochain. Autrement dit, les soixante millions d'Italiens sont priés de rester chez eux pour espérer lutter contre la propagation du nouveau coronavirus. C'est dire que c'est toute la péninsule italienne qui restera fermée. D'ailleurs, un Conseil des ministres est prévu, aujourd'hui mercredi, pour adopter un décret contenant une série de mesures économiques devant contribuer à surpasser cette période de crise causée par l'épidémie qui a bouleversé le monde entier. Le gouvernement italien envisage, par ailleurs, la suspension du paiement des cotisations sociales ou des mensualités de prêts immobiliers pour parer aux conséquences économiques de l'épidémie de coronavirus, a indiqué, hier, Laura Castelli, vice-ministre de l'Economie et des Finances. Sur un autre plan, l'annulation des parloirs pour les familles des détenus, déclenchée par l'inquiétude de contamination de l'épidémie, a suscité à l'intérieur des prisons italiennes une mutinerie qui a fait 10 morts après le décès, hier, de trois autres prisonniers dans leur cellule de la prison de Rieti, à 70 km de Rome. Le dernier bilan de l'épidémie en Italie fait état de 463 morts et 9 172 cas confirmés de contamination dans la péninsule. Dans la foulée de cette annonce, beaucoup de pays européens à l'image de l'Espagne, qui a dépassé le cap des 1 600 nouveaux cas confirmés et atteint la barre de 35 morts, ont décidé de suspendre toutes les liaisons aériennes avec l'Italie. Rome semble être le premier pays de la planète à généraliser des mesures aussi draconiennes après la Chine qui a obtenu des résultats probants, puisque la contamination a pris une courbe descendante. Le gouvernement chinois a confiné, rappelons-le, plus de 50 millions de personnes à leur domicile dans la province du Hubei. Les autorités sanitaires chinoises ont annoncé avoir enregistré en 24 heures uniquement 19 nouveaux cas et seulement 17 décès. "Sur les 80 000 cas rapportés en Chine, plus de 70% ont guéri", a indiqué hier l'OMS, qui a averti que la maladie est proche de la pandémie. Pour sa part, le gouvernement japonais a approuvé, hier, soit à cinq mois des jeux Olympiques, un projet de mesures d'"état d'urgence", pour exiger le confinement et réquisitionner des bâtiments pour les utiliser comme hôpitaux pour lutter contre la progression inquiétante de coronavirus. Il faut savoir, en outre, que l'Unesco a annoncé, hier, que les écoles sont fermées dans 15 pays, soit plus de 360 millions d'élèves qui sont privés d'école à travers le monde pour cause d'épidémie de coronavirus. Selon le dernier bilan de l'OMS, le nombre de personnes contaminées dépasse les 113 000 et celui des décès a atteint les 4 233 à travers 101 pays affectés.