Le Festival de Cannes se veut optimiste quant à la tenue de sa prochaine édition en mai, mais n'exclut pas pour autant une annulation face à la propagation du coronavirus et les mesures restrictives mises en place en France, a affirmé mardi son président Pierre Lescure. "On reste raisonnablement optimistes en espérant que le pic de l'épidémie soit atteint fin mars et que l'on respire un peu mieux en avril", a-t-il affirmé au Figaro, alors que les spéculations vont bon train sur la tenue du rendez-vous annuel du 7e art sur la Croisette. "Mais nous ne sommes pas inconscients. Si ce n'est pas le cas, on annulera", a-t-il souligné. De nombreux évènements prévus dans le monde du sport, du spectacle et de la culture sont annulés chaque jour, avec l'interdiction d'abord de rassemblements de plus de 5000 personnes, ramenée dimanche à 1000 personnes. Cette décision est prévue jusqu'au 15 avril pour l'instant, mais l'inéluctable passage au stade épidémique en France constitue une épée de Damoclès pour les organisateurs d'évènements. Le festival de Cannes a refusé de souscrire récemment une option couvrant les épidémies et les pandémies, a écrit, mardi, la revue spécialisée Variety. "On nous proposait seulement de nous couvrir à hauteur de 2 millions d'euros alors que notre budget s'élève à 32 millions", a argué M. Lescure. "Ce n'est pas grave, car nous avons des réserves", affirme-t-il, citant l'existence d'un fonds de dotation qui pourrait leur permettre de "faire face à au moins une année sans recettes". Le 73e Festival de Cannes doit se dérouler du 12 au 23 mai, avec le cinéaste américain, Spike Lee, comme président du jury. La liste des films en compétition pour la Palme d'or doit être dévoilée lors d'une conférence de presse le 16 avril. À Cannes, plusieurs salons professionnels phares ont déjà été reportés, comme le Mipim pour l'immobilier ou la 3e édition du Festival Cannes Séries. Pour le Mip TV, deuxième grand évènement mondial des professionnels de la télévision prévu du 30 mars au 2 avril, une annulation sèche a été décidée par les organisateurs. "La situation est un véritable désastre social et économique", a déploré la semaine dernière le maire LR David Lisnard qui a sollicité "des mesures immédiates" des autorités ainsi qu'un "un fonds d'urgence".