Ils étaient encore quelques centaines de manifestants à arpenter les rues de la ville de Jijel dans le sillage du mouvement de soulèvement de chaque vendredi. En dépit de la crainte de propagation du coronavirus, les impénitents hirakistes n'ont pas résisté à l'appel de la marche, qu'ils ont maintenue en dépit de toutes les considérations sanitaires. Tout juste après la prière du vendredi, elle aussi maintenue dans les mosquées, la marche a été entamée avec un immense emblème national tenu par les manifestants. D'autres citoyens, drapés dans le même emblème, ont tenu à prendre part à cette marche au cours de laquelle tous les slogans repris chaque week-end ont été au rendez-vous. L'appel à une nouvelle Algérie a été au cœur de cette marche. Les appels à la libération des détenus du hirak ont également été lancés dans une ambiance bon enfant qui consacre le haut degré de pacifisme dans lequel se sont déroulées toutes les marches à Jijel. "Il n'y a ni virus ni coronavirus, nous sommes là, dans la même ambiance qu'avant", lance un manifestant, qui marque sa 56e marche sans interruption depuis le début de ce mouvement. Au-delà de toute considération sur cette pandémie qui n'épargne pas l'Algérie, cette marche a réuni ses habitués, femmes, hommes et jeunes, tous unis pour appeler à l'instauration de la nouvelle Algérie pour laquelle ils militent et battent le pavé chaque vendredi depuis le 22 février 2019.