Une année après le départ de la vague du 22 février, le slogan "Yetnahaou gaâ" est toujours d'actualité. Des milliers d'Oranais sont sortis, hier vendredi, dans les rues d'Oran, pour célébrer l'an 1 du hirak avec les mêmes revendications qu'ils portaient au début de la révolution du sourire le 22 février 2019. Et ils l'ont fait savoir avant même le départ de la 53e marche, place du 1er-Novembre. Hommes, femmes et enfants, en famille ou entre amis, drapés dans le drapeau national et l'emblème amazigh, ont commencé la marche en scandant les inusables "Etat civil et non militaire", "Algérie libre et démocratique", avant de marquer une halte en face du siège local du FLN en répétant à l'unisson : "Vous avez pillé le pays, bande de voleurs", slogan servi au vieux parti chaque vendredi, depuis 12 mois. "Tant que ce parti, le RND, le MPA et toutes les formations qui ont accompagné le pouvoir depuis 20 ans n'auront pas disparu du paysage politique, nous ne nous arrêterons pas de marcher", a rappelé l'un des manifestants les plus assidus. Tout au long de l'itinéraire qui relie la place du 1er-Novembre au siège de la wilaya, des milliers de voix ont crié leur rejet du pouvoir actuel comme ils n'ont pas cessé de revendiquer le "dégagisme" sous l'ère Bouteflika et Bensalah, avec la même détermination et le même enthousiasme. "Wallah mana habssine", ont-ils répété tout au long de la marche en insistant, dans leurs slogans sur le fait que "Chaâb houa li ikarrar" (C'est le peuple qui décide). "Le peuple est sorti dans la rue et ne cessera pas de battre le pavé tant que le système sera en place, tant qu'il n'aura pas le pouvoir de décider et tant que des Algériens seront interpellés et jetés en prison pour avoir exprimé leur opinion", a assuré un autre manifestant en voulant pour preuve que le hirak a survécu à toutes les avanies pendant 12 longs mois. Parmi les hirakistes, Smaïl et Nasreddine n'ont pu cacher leurs larmes de bonheur pour avoir vu ce mouvement populaire aller aussi loin. "Aujourd'hui, ce sont des larmes de joie et de victoire.Il est vrai que nous sommes encore loin d'atteindre nos objectifs, mais nous revenons de loin, de très loin", a déclaré Nasreddine, la gorge nouée par l'émotion. Durant le rassemblement devant le siège de la wilaya, des milliers de voix ont répété leur refus de la situation actuelle de l'Algérie qui se "trouve toujours entre les mains du même pouvoir"."Le fond du problème n'a pas changé : le pouvoir n'a pas été rendu au peuple et l'Algérie est dirigée par le même régime", a expliqué un autre manifestant. Une année après le départ de la formidable vague du 22 février, en dépit de certaines réalisations, de nombreux slogans sont restés les mêmes, et "Yetnahaou gaâ" demeure toujours d'actualité chez les Oranais, qui ont célébré l'an 1 du hirak avec un mélange de joie et d'amertume.