Plus colorée que jamais et avec plus d'intensité, la marche hebdomadaire de ce week-end à Jijel a prouvé une fois de plus que le mouvement ne s'essouffle pas. Des hommes, des femmes et même des enfants ont répondu présent à la 42e marche pour marquer leur attachement à ce mouvement, dont cet épisode est le dernier avant le rendez-vous fatidique de jeudi prochain. Tout au long du circuit qu'emprunte ce mouvement depuis le 22 février, les slogans chers à ce soulèvement ont été repris en chœur pour manifester le désir de l'instauration d'un Etat démocratique. Et, à chaque fois, ces slogans sont adaptés à l'actualité pour se mettre au diapason des événements que connaît le pays. Faisant allusion au procès du tribunal de Sidi M'hamed, les manifestants ont scandé : "Ils l'ont vendu, ils l'ont vendu", pour dénoncer la corruption qui ronge le pays. Les manifestants venus de plusieurs communes de la wilaya, grossissant davantage les rangs de cette marche, ont également décoché des piques à l'adresse du ministre de l'Intérieur sur les propos qu'il a tenus. "Ô, Dahmoune, le peuple ne s'humilie pas" est l'un des cris qui ont fusé de la marche pour dénoncer les propos de ce ministre. L'appel à un Etat civil a bien évidemment été au rendez-vous des slogans scandés. Drapés, pour la plupart, dans l'emblème national, les manifestants ont été nombreux à arpenter les artères de la ville, avant de se disperser dans le calme.