De nombreuses personnes font face au manque de fonds depuis le passage du cyclone Idai il y a un an et qui a dévasté une grande partie du centre du Mozambique, alerte le Programme alimentaire mondial (PAM). Dans les semaines qui ont suivi la plus forte tempête qui ait jamais frappé le pays, l'aide d'urgence du PAM a permis d'aider 1,8 million de personnes à se remettre de la catastrophe. Mais beaucoup d'autres, qui luttent encore aujourd'hui, sont confrontées à un avenir sombre et incertain. Le mois dernier, le manque de financement a obligé l'agence onusienne à réduire de moitié les rations alimentaires de 525 000 personnes travaillant sur des projets de relèvement post-Idai à Sofala, la province la plus touchée par le cyclone. Ce mois-ci, sans fonds supplémentaires, le PAM sera dans l'obligation d'interrompre ce soutien vital. "Pour les personnes qui ont vu leur vie bouleversée, nos projets, tels que les fermes communautaires, la réparation de routes et de ponts et la reconstruction d'écoles, sont une source d'espoir", a déclaré Lola Castro, directrice régionale du PAM pour l'Afrique australe. "Ce travail essentiel doit se poursuivre si nous voulons constater une reprise réelle et durable", a-t-elle ajouté. Cette année, le PAM a besoin de 91 millions de dollars pour pouvoir mettre pleinement en œuvre des projets de réhabilitation pour les victimes du cyclone Idai. Il s'agit notamment de soutenir les communautés du sud du pays qui souffrent d'insécurité alimentaire aiguë en raison de la sécheresse prolongée et d'aider un nombre croissant de victimes déplacées de l'intensification de la violence djihadiste dans le Nord. Selon les estimations de l'Unicef, environ 200 000 enfants devraient faire face à l'insécurité alimentaire. Problème croissant, la malnutrition doit être traitée d'urgence. Beaucoup de personnes qui ont besoin d'aide dans les régions du centre du Mozambique souffrent d'une insécurité alimentaire "de crise" ou "d'urgence", a expliqué Elisabeth Byrs, porte-parole du PAM. Le Mozambique a l'un des taux les plus élevés de malnutrition chronique au monde : 43% des enfants de moins de cinq ans sont concernés. La malnutrition aiguë est, quant à elle, en hausse dans les communautés touchées par le cyclone Idai. Une rare épidémie de pellagre, une maladie déclenchée par une carence en vitamine B3, a rendu malade près de 4 000 personnes à Sofala, et ce nombre augmente rapidement. Le pays dépend fortement de l'agriculture pluviale et des petites exploitations agricoles et est vulnérable au changement climatique, comme l'a souligné le cyclone Kenneth, qui a causé des dégâts considérables six semaines seulement après le cyclone Idai.