Le wali de Tamanrasset, Djilali Doumi, a décidé de reprendre son bâton de pèlerin pour sillonner les "zones d'ombre" et les localités qui vivent en marge du développement. Après un long répit, il a programmé, ce lundi, une sortie dans plusieurs localités où il a réuni leurs notables pour débattre des problèmes qui meublent leur quotidien. Sa première halte était au village de Taghamout, à 37 km du chef-lieu de la commune de Tamanrasset, où il a été accueilli avec des voix revendiquant une série de commodités en mesure d'améliorer le cadre de vie des habitants. De prime abord, ils ont souligné l'urgence d'inscrire un projet de réalisation d'une cantine scolaire et deux logements de fonction pour pouvoir prendre en charge les écoliers des mechtas environnantes, mais surtout pour loger les enseignants qui sont provisoirement hébergés chez un habitant hospitalier. Ils ont réclamé aussi le raccordement de leur village au réseau téléphonique et la réalisation d'un réseau d'éclairage public pour éviter de songer aux fantômes de l'obscurité une fois la nuit tombée. Les villageois réclament le revêtement de la route menant à Taghamout et de revoir à la hausse leur quota de logements ruraux. Le forage des puits d'irrigation et de points d'abreuvement en mesure de soulager les éleveurs nomades et les agricultures, la réalisation d'une salle de soins et la régularisation définitive de la situation administrative des omis de l'état civil font également partie des points revendiqués par les habitants qui ont dénoncé, au passage, le chômage endémique dont souffrent les jeunes de cette localité déshéritée. La liste des revendications formulées par les villageois évoque également le problème de l'électrification des périmètres agricoles, l'absence d'aires de jeux et de loisirs, et la nécessité d'inscrire des opérations portant réalisation des digues de protection de cette localité des crues des oueds en période de précipitations. En réponse aux préoccupations des habitants, le wali de Tamanrasset, accompagné de son exécutif et de l'amenokal de l'Ahaggar, Ahmed Edabir, a pu absorber la colère des habitants déshérités en se fixant des priorités qu'il s'apprête à concrétiser dans son programme d'urgence. "On va inscrire des opérations simples qui ne nécessitent pas beaucoup de temps", a-t-il rétorqué. Il a donc promis de résoudre tous les problèmes liés à l'enseignement et à l'éducation des mômes de Taghamout et ceux des localités mitoyennes, en réalisant de nouvelles extensions des classes. Il a également promis de se pencher sérieusement sur le dossier de la santé de proximité et sur la subvention des agriculteurs productifs après avoir assaini la liste des postulants à l'effet de se débarrasser des parasites du secteur. Pour ce qui est du goudronnage de la route, Djilali Doumi a répondu par la négative et une attitude de désapprobation, en avançant le motif des restrictions budgétaires. De son côté, l'amenokal Ahmed Edabir a saisi l'occasion pour jeter l'opprobre sur le directeur des services agricoles de la wilaya en l'accusant de nonchalance et d'irresponsabilité, du fait qu'il a montré ses limites et son incapacité à prendre en charge les doléances des professionnels.