L'Institut Pasteur d'Algérie a effectué jusqu'à hier plus de 1 200 tests des échantillons prélevés sur des patients suspectés d'être contaminés au coronavirus, depuis l'enregistrement du premier cas d'infection, le 24 février dans la wilaya d'Ouargla. Le tableau des tests de dépistage du virus Covid-19 a été brossé hier par le directeur général par intérim de l'IPA, le Dr Fawzi Derrar, qui a animé une conférence au Forum d'El Moudjahid. Le responsable de l'IPA a reconnu qu'"une grosse pression est en train de s'exercer sur les virologues, mais on parvient tout de même à faire face et à satisfaire convenablement les demandes de tests acheminés depuis les wilayas au laboratoire. Effectivement, les huit virologues du laboratoire ne pourront pas faire face, mais les autres biologistes des cinq autres laboratoires de référence pour d'autres pathologies ont été mis à contribution pour faire face à la demande qui va crescendo", a rassuré le Dr Derrar qui relève que les tests concernant les malades en situation grave sont traités en une demi-journée. Le conférencier a signalé que deux annexes de l'IPA seront bientôt ouvertes, à Constantine et à Oran. "Les deux structures en question sont en phase d'équipement, il restera juste à passer le cap de la formation pour les rendre opérationnelles", soutiendra le Dr Derrar. Abordant l'opportunité de décréter des mesures de confinement contre les régions qui ont enregistré le plus de cas positifs au coronavirus, l'invité du Forum d'El Moudjahid exclut pour le moment le recours à des mesures radicales tel le confinement de la wilaya de Blida qui reste l'épicentre de l'épidémie, arguant le fait que l'Algérie est toujours classée au stade 1 de l'épidémie et continue à enregistrer des cas importés. Pour lui, "les mesures barrières annoncées jusque-là devront contribuer à diminuer le risque et à contenir la propagation de la pathologie. Des mesures extrêmes s'imposeront le jour où nous comptabiliserons un écart de 10 à 30 cas entre le dernier et le nouveau bilan. Mais nous devons profiter de cette situation gérable pour réagir et appliquer des mesures barricades dans tous les lieux publics", plaidera l'éminent virologue de l'IPA. Néanmoins, il a admis que l'Algérie est dans les prédictions avancées par l'OMS, selon une étude publiée fin janvier. Laquelle étude place les pays africains, l'Algérie, l'Egypte et l'Afrique du Sud dans l'index de vulnérabilité. Il a, par ailleurs, soutenu qu'à partir du début du mois d'avril, nous aurons une image assez circonstanciée du coronavirus qui est en train de circuler en Algérie. "Les cas détectés jusqu'à aujourd'hui sont tous importés par des nationaux revenant de l'étranger. Il faudra attendre 15 jours après la fermeture des frontières et la suspension des liaisons aériennes, pour se prononcer sur la souche originelle du virus et voir aussi si, d'ici à là, un foyer autochtone de contamination voit le jour. Il faut savoir aussi que c'est à partir du centième cas de contamination qu'on peut parler d'épidémie et de propagation rapide, car il y aurait risque de mutation du virus", argumentera l'expert en virologie. Interrogé sur les perspectives thérapeutiques contre le virus proposées par l'astronome Loth Bonatiro, le conférencier a rappelé lui avoir expliqué les étapes à suivre pour faire aboutir le remède anti-coronavirus qu'il a inventé en compagnie d'un groupe de chercheurs irakiens. "J'ai reçu Loth Bonatiro à l'IPA. Je lui ai exprimé la disponibilité de l'Institut Pasteur à l'accompagner dans ses démarches qui seront longues." Enfin, le directeur général de l'IPA s'est montré optimiste pour juguler et contenir l'épidémie, si l'on respecte rigoureusement les mesures barrières énoncées.