Contrairement aux déclarations du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abderrahmane Benbouzid, qui avait affirmé que l'annexe de l'Institut Pasteur de Constantine sera "bientôt" prête à assurer les tests de dépistage du coronavirus pour détecter d'éventuels cas pouvant survenir dans cette région, la situation sur le terrain est tout autre. Cette annexe, située à la cité Daksi-Abdesslem à proximité de la clinique rénale de Constantine, qui devrait soulager la pression sur l'institut-mère et être opérationnelle dès hier, date fixée par le ministre, ne dispose toujours d'aucun moyen ou équipement d'analyse et de dépistage nécessaire. En effet, le centre est complètement vide, seulement la caissière s'y trouve. Les quelques personnes que nous avons pu interroger, discrètement, nous ont affirmé que l'annexe n'a été dotée ni d'équipement ni de personnel médical. "Pour l'instant nous ne sommes au courant de rien, nous n'avons toujours pas de moyens pour travailler. En attendant que cette annexe soit équipée, les tests de dépistage du coronavirus se font au centre de recherche en biotechnologie qui se situe à l'université de Constantine 2 Abdelhamid-Mehri à la nouvelle ville Ali-Mendjeli", affirment-t-ils. Par ailleurs, le professeur en virologie et représentant de l'Institut Pasteur dans l'Est algérien, Khalifa Fodil a indiqué que "face à cette situation d'urgence sanitaire difficile et en attendant l'équipement de l'annexe de l'Institut Pasteur de Constantine, il a été décidé d'entamer notre travail au niveau du centre de recherche en biotechnologie qui dispose d'un laboratoire doté de tous les moyens nécessaires. Il est conçu spécialement pour ce genre d'analyses, à savoir les tests de dépistage du coronavirus et détecter d'éventuels cas pouvant survenir dans la région Est du pays". S'agissant des délais de traitement des prélèvements, le même responsable a affirmé que "les résultats pourraient être délivrés dans un délai de 24 heures pour les cas dépistés négatifs et jusqu'à 48 heures au maximum, pour les cas dépistés positifs". Au niveau du centre hospitalo-universitaire Ibn Badis, la direction des activités médicales qui coordonne le travail de la cellule de crise a refusé de fournir la moindre information quant aux mesures prises pour faire face à la propagation du Covid-19 dans la wilaya, notamment avec l'enregistrement d'un premier décès, une femme âgée de 58 ans, au service de réanimation du même établissement hospitalier. Ines Boukhalfa