Quelques jours après sa mise en détention, le journaliste Khaled Drareni a été transféré de la prison d'El-Harrach, où il était en isolement, à la prison de Koléa. Pendant ce temps, les réactions internationales se multiplient contre cette arrestation. Ainsi, l'organisation Reporters sans frontières estime que les autorités algériennes ont "profité" de la "vacuité des rues" due au confinement pour emprisonner le journaliste, correspondant algérien de cette ONG. "Le Covid-19 semble être considéré par un régime autoritaire réticent au pluralisme comme une aubaine. Les autorités algériennes profitent de la vacuité des rues pour remplir les prisons, ce qui relève d'un cynisme étrange", écrivent en effet Christophe Deloire, secrétaire général, et Souhaieb Khayati, directeur du bureau Afrique du Nord de RSF dans un article envoyé à Liberté. Les deux responsables disent "craindre" pour la "sécurité physique" de Khaled Drareni et rappellent que "dans cette période de crise sanitaire, où le rôle des journalistes est primordial dans la lutte contre la désinformation, cette incarcération est une atteinte aux droits fondamentaux, doublée d'une mise en danger". Ils rappellent également que le journaliste n'a fait "que son travail". Khaled Drareni "s'est distingué par sa couverture du soulèvement citoyen", écrivent les deux responsables. Tout en rappelant les engagements des autorités algériennes à respecter la liberté de la presse en Algérie, RSF accuse les "détenteurs du pouvoir" en Algérie de "tirer les ficelles de la justice". "Les autorités algériennes font preuve d'un mépris stupéfiant des libertés, en incarcérant un journaliste qui ne fait que son métier dans des conditions déplorables et, de surcroît, en pleine épidémie", note le document. "Nous lançons aujourd'hui un appel solennel pour que le régime algérien ressente la pression internationale de l'indignation et de la protestation", soulignent les deux responsables de RSF.