Résumé : Houari et Samira se rendent chez le directeur. Houari la présente comme sa fiancée et parle de leur mariage. Il lui explique que Samira a écrit sa lettre de démission sur un coup de colère. Elle lui raconte les problèmes qu'elle rencontre avec les familles des malades. Houari lui demande une faveur et attend qu'il accepte de la transférer dans son service. Le directeur, qui a beaucoup d'estime pour lui, veut bien les aider. Houari lui promet qu'il n'entendra plus parler d'eux… - Retourne travailler. Ignore Farida, lui conseille Houari. Mais si elle te fait des problèmes, tu me bipes. Je viendrai lui parler. Samira a un petit sourire rassurant. - Oui, tu viendras à mon secours, répond-elle, sur un ton plaisantin. Mon sauveur ! - Ton futur mari, lui rappelle-t-il. N'oublie pas qu'on se retrouve à la pause-déjeuner. - Inchallah ! Ils se séparent et vont travailler chacun de son côté. La journée se passe sans incident. Samira a tenté de joindre Rahima, espérant pouvoir discuter avec elle, mais son portable est encore fermé. Elle a de la peine à chaque fois qu'elle pense à son amie. Elle espère la voir à l'école. Mais, comme elle n'a aucune activité de prévu ce jour-là, elle ne pourra pas expliquer la raison de sa présence. Même si elle meurt d'envie de voir Radia, elle doit patienter jusqu'au lendemain. Houari l'appelle, la pressant de sortir pour qu'il puisse la raccompagner chez elle. - Je t'ai déjà expliqué que je ne veux pas de problème avec le propriétaire. - Je te déposerai pas très loin, promet-il. Sinon j'ai une autre solution. - Ah oui ? Laquelle ? - Je vais lui parler d'homme à homme, lui dire que je suis ton fiancé et qu'on se marie bientôt, décide-t-il. Comme ça, on n'aura pas à se cacher. - Ecoute, j'ai envie de marcher un peu et d'être seule, lui dit Samira. Ne le prends pas mal, s'il te plaît ! Houari fait mine de se fâcher. - Tu voudrais que je saute de joie ? On n'est pas encore mariés que tu me fuis déjà ? J'ai besoin de comprendre ce qui se passe dans ta petite tête. - Rien, dit-elle en secouant la tête. Je veux marcher et imaginer l'avenir. Il n'y a pas de mal à imaginer que je ramène Radia de l'école et que je vais lui acheter des bonbons. Je voudrais rattraper le temps perdu et devenir la meilleure mère au monde. Je voudrais… - Je voudrais… Je voudrais, l'interrompt Houari, feignant de s'emporter. Un jour, tout ce que tu imagines arrivera. Je respecte que tu veuilles rester seule, mais c'est la première et la dernière fois, l'avertit-il. On s'appelle ce soir. - Inchallah ! Samira raccroche. Elle prend ses affaires et quitte l'hôpital. Elle marche sans but précis. Elle pense à sa fille et se demande quand elle pourra la revoir et la prendre dans ses bras. Quelle sera sa réaction lorsqu'elle lui dira qu'elle est sa mère ? Elle est en âge de comprendre les choses. Mais l'acceptera-t-elle ? Que ressentira-t-elle ? De la joie ? De la colère ? Mais avant d'en arriver là, elle doit se marier et entamer la procédure d'adoption. Perdue dans ses pensées, elle ne voit pas Rahima venir vers elle. - Il faut qu'on se parle ! Rahima doit l'attraper par le bras pour l'arrêter. Samira sursaute puis soupire de soulagement, en la voyant. - Pardon ! Je ne voulais pas t'effrayer, dit-elle. Il faut que je te parle. - C'est ce que j'ai essayé de faire toute la journée, ma chère, dit Samira, déçue. - Mon téléphone est cassé. Ecoute, je n'ai pas beaucoup de temps, mais je devais te dire que la directrice a découvert que tu as consulté les dossiers des enfants. Ne sois pas surprise qu'on t'interdise l'entrée à l'établissement !
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