Le ministre de l'éducation a tenu à rassurer qu'"aucune décision ne sera prise sans avoir consulté préalablement les partenaires sociaux, notamment les organisations et associations de parents d'élèves et les syndicats agréés". Devant la propagation du virus Covid-19, certains pays, à l'instar de la France, ont décidé d'instaurer un système de contrôle continu pour valider l'examen du baccalauréat général. Qu'en sera-t-il de notre pays au cas où la pandémie venait à persister au-delà du 19 avril ? Alors que la rumeur évoque un probable report à septembre de l'examen du bac, une source proche du ministère de l'éducation assure qu'"au stade actuel de la pandémie, rien n'est encore décidé". Cette indication s'imbrique sur le propos tenu par le ministre, Mohamed Ouadjaout, dans sa dernière lettre adressée au personnel de l'éducation, dans laquelle il a fait état de l'élaboration d'esquisses de solutions adéquates dans différents scénarios, de durcissement ou de levée du confinement, aux élèves en classes d'examen. À cet effet, le ministre de l'éducation nationale a tenu à rassurer qu'"aucune décision ne sera prise sans avoir consulté préalablement les partenaires sociaux, notamment les organisations et associations de parents d'élèves et les syndicats agréés". "Quelle que soit la mesure qui sera prise, elle ne sera pas individuelle mais consensuelle, avec la participation de tous les partenaires sociaux", a-t-il soutenu. C'est ce qu'a expliqué notre source en rappelant que le ministre a procédé à la mise en place au niveau de son département d'une cellule de suivi du développement de la situation sanitaire. Et d'ajouter, qu'hormis la décision de mise en place d'un plan d'urgence scolaire à travers des cours par internet et via la télévision, cette structure, à laquelle échoira la question, aurait, d'ores et déjà, retenu quelques propositions au sujet des examens de fin de cycle. Il s'agit d'abord d'instaurer un système d'évaluation pour les élèves candidats de la 5e AP et du BEM qui consiste à comptabiliser la moyenne des deux trimestres pour le calcul de l'année scolaire, et d'annuler le troisième trimestre en cas d'évolution négative de la situation sanitaire. Concernant, toutefois, le baccalauréat, il serait question de décider de son report à septembre prochain. Mais à en croire certains médias, une réunion ministérielle, entre les secteurs de l'éducation, de la Gendarmerie et de la Sûreté nationale, est prévue pour le 15 avril prochain pour décider du maintien ou du report en fonction de l'évolution de la situation sanitaire de la pandémie de Covid-19. Les partenaires sociaux n'en sont pas moins divisés sur la question. Ainsi, le porte-parole du Cnapest, Messaoud Boudiba, qui a préconisé une attitude graduelle et de ne pas se précipiter dans la prise de décision, a argué que "l'année scolaire est presque sauvée, avec le premier trimestre et le deuxième trimestre, on a avancé presque à 75% des programmes scolaires". "Mais si la situation se dégrade et qu'il y aura une crise qui pousserait à durcir le confinement, là on pourra prendre des décisions claires. Et si les chiffres du mois de mai démontrent une régression de la pandémie, on prendra d'autres décisions", a-t-il souligné. Selon lui, de larges consultations devraient avoir lieu, à fin avril, pour prendre une décision "consensuelle", car "rien ne sert de faire maintenant que la visibilité n'est pas claire et que les données sanitaires ne sont pas maîtrisées". Pour sa part, le secrétaire général du Satef, Boualem Amoura, propose le report, au mois de septembre, de l'examen en se basant sur le fait que "les chiffres des personnes atteintes de Covid-19 sont en augmentation chaque jour, et que tout le monde pense que cette pandémie va durer au moins jusqu'à fin mai". Selon lui, "il est question d'anticiper en organisant des révisions au mois d'août. Et puisqu'on parle de réorganisation du bac, il faut anticiper et prendre en considération dans le calcul de la moyenne du bac, l'évaluation continue, c'est-à-dire la moyenne des premier et deuxième trimestres." "Donc, à situation exceptionnelle, il faut des décisions exceptionnelles", estime-t-il.