L'Association générale des entrepreneurs algériens (Agea) demande une amnistie générale fiscale et parafiscale pour les années 2019 et 2020. Dans un document remis au ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, l'association patronale laisse entendre que l'année 2019 a été une année blanche pour les entreprises du secteur du bâtiment, des travaux publics et de l'hydraulique (BTPH). L'Agea fait référence à "la paralysie décisionnelle des pouvoirs publics, au regard de l'instabilité politique et du quasi-chaos dans lequel était plongé le pays". La pandémie de coronavirus qui sévit cette année, dans notre pays, a aggravé encore plus la situation déjà très fragile des entreprises du BTPH. En mars dernier, le président de l'Agea a indiqué qu'entre 20 000 et 25 000 sociétés du BTPH sont à l'arrêt technique. 150 000 à 200 000 travailleurs ont été mis au chômage, a déploré Mouloud Kheloufi. Dans son document l'Agea évoque une réunion qui s'est tenue le 18 avril 2020, au siège du ministère de l'Habitat. L'association patronale a proposé, lors de cette réunion, l'annulation des pénalités de retard, notamment "pour les entreprises qui ont des avenants non payés et non régularisés". Elle revendique également des créances des entreprises qui ont participé à la réalisation des programmes Cnep Immo. L'Agea propose, également de récupérer les entreprises qui ont fait faillite et qui sont à l'arrêt depuis les années 2015 et 2016. "Ces entreprises ont contribué à l'essor économique national et réalisé des bénéfices, mais n'ont pas pu poursuivre l'activité en raison de la crise économique, du manque de projets et de la chute de la commande publique". L'Association générale des entrepreneurs algériens suggère de réattribuer à ces entreprises le dernier certificat de qualification et de classification professionnel qu'elles ont acquis auparavant, sans introduction de nouveau dossier afin que les sociétés concernées ne perdent pas leur ancienneté professionnelle. Sur un autre plan, l'Agea veut que les ordres de service d'arrêt des travaux soient notifiés par écrit et non verbalement, "afin que les entreprises ne soient pas tenues responsables en cas de changement de responsable". Devant la situation exceptionnelle que vit le pays, induite par l'épidémie de Covid-19, l'Agea a appelé les entreprises algériennes, en général, et celles du BTPH, en particulier, les fabricants de matériaux de construction et des services, à libérer leurs employés et ouvriers, pour une période d'au moins 15 jours, en maintenant leurs salaires, et ce, dans le but de préserver leur santé et celle du reste de la population. L'organisation patronale a demandé également la tenue d'une tripartite ou d'une bipartite pour examiner "les voies et moyens pour relancer l'économie du pays". L'organisation patronale propose de mettre en place des outils de contrôle et de suivi "très rigoureux à l'échelle nationale mais surtout à l'échelle locale, pour que les résolutions et les décisions prises lors des tripartites soient appliquées sur le terrain".