Ni les informations relatives au nombre sans cesse croissant de malades atteints du coronavirus admis dans les différents hôpitaux de la wilaya, dont certains sont décédés, ni la mise en application des mesures liées à l'état d'urgence sanitaire ne semblent dissuader les populations des communes relevant de la wilaya de Mascara de continuer à afficher une attitude de négligence, faisant fi des mesures les plus élémentaires, comme le port du masque et des gants, éviter les embrassades, les poignées de mains et les regroupements et le respect de la distanciation sociale, censées les protéger de la contamination. Avec le début du mois de Ramadhan, ces réflexes ont tendance à se généraliser, car ceux qui doutaient de cette pandémie sont encouragés par la majorité qui font fi de ces mesures. Faute de sensibilisation, de mobilisation ou par ignorance du danger qui les guette, ils sont des milliers à se rendre dès la levée du soleil au lieudit "Trik El-Oued" pour faire leurs emplettes dans cet espace mythique où se côtoient vendeurs et acheteurs en fruits et légumes, mais où on peut également trouver les produits de large consommation tels que ceux de l'alimentation générale, les viandes rouges et blanches ainsi que le poisson vendu principalement par des commerçants de façon informelle. Les citoyens sont motivés par la disponibilité de tous les produits à des prix défiant toute concurrence. Passant outre aux appels, aux conseils et aux recommandations formulés par les éléments de la commission mixte et diffusés par haut-parleur tout au long de la journée, ces citoyens ne manifestent aucune réaction et font comme si de rien n'était. Pis encore, certains inconscients se font accompagner par leurs épouses ou leurs enfants pour effectuer leurs achats. Au lieu de se confiner chez eux, les résidents de la ville, toutes tranches d'âge confondues, se retrouvent entre amis et se regroupent pour s'adonner à leurs jeux ou pour relater les événements qui ont meublé leur quotidien. En cette période de Ramadhan, les fidèles se retrouvent dans des garages pour accomplir la prière collective et les tarawih au mépris des instructions des pouvoirs publics. Signe d'un allègement du confinement, les contrôles des services de sécurité au niveau des quartiers ne sont plus opérés comme avant, laissant libre cours aux citoyens de se rendre chez les voisins après la rupture du jeûne. Leurs regroupements sont prolongés jusqu'à des heures tardives en se déplaçant dans le centre-ville. Pourtant, plusieurs centaines de jeunes ont été verbalisés et plus de cent véhicules ont été mis à la fourrière lors de la première soirée de Ramadhan, sans que l'ardeur de ces téméraires soit atténuée. Ces citoyens en général et ces jeunes en particulier semblent minimiser les risques qu'ils encourent en cas de contamination par le Covid-19. L'autorisation de reprise de plusieurs activités commerciales est à même de favoriser l'attitude de ces personnes, lesquelles spéculent sur la levée de l'état d'urgence sanitaire.