L'investissement dans l'économie verte, comme moyen de surmonter les effets de la pandémie de coronavirus (Covid-19), est devenue une "urgence", a affirmé dans un communiqué Olivier De Schutter, le nouveau Rapporteur spécial de l'Organisation des Nations unies (ONU) sur l'extrême pauvreté et les droits de l'Homme. "La crise du Covid-19 est un appel urgent à l'action. Si nous faisons les bons choix dès à présent, elle pourra être notre chance d'aller vers des sociétés plus inclusives et solidaires", a-t-il ajouté dans un communiqué de presse. "Conformément aux Objectifs de développement durable, nous devons sortir d'un paradigme de développement qui insiste sur la primauté de la croissance de l'économie, tout en espérant effacer les dommages environnementaux et de compenser les impacts sociaux de la montée des inégalités plus tard. Le modèle de croissance, lui-même, doit inclure, dès le départ, les exigences de durabilité environnementale et de justice sociale", a dit l'expert de l'ONU. "Face à une crise de cette ampleur, l'engagement pris au sein de l'Organisation internationale du travail d'universaliser les socles de protection sociale est plus pertinent et plus essentiel que jamais", explique encore M. De Schutter, rappelant que plus de 4 milliards de personnes dans le monde ne disposent d'aucune protection sociale. Deux milliards d'entre elles occupent un travail précaire, et la majorité va perdre son emploi. Avec l'aggravation de la pandémie, de nombreux pays ont eu recours à un confinement strict, provoquant un arrêt quasi total de leur activité économique. Les gouvernements de ces pays, majoritairement riches, ont mobilisé des milliards de dollars pour amortir le choc socioéconomique du Covid-19. Ce n'est pas le cas des pays pauvres ou à bas revenus, qui sont obligés de s'endetter encore auprès de la Banque mondiale ou du Fonds monétaire international, pour soutenir leurs économies déjà fragiles et faire face à l'aggravation de la crise sociale. "L'extrême pauvreté n'est pas due à un revenu insuffisant, ou à la faute des individus ou des familles qui la subissent. Elle est le résultat des choix que font les Etats et qui perpétuent les situations de pauvreté et d'exclusion sociale", suggère l'expert onusien, soulignant qu'"en moyenne, le coût de financement des avantages liés aux socles de protection sociale représente 4,2% du PIB pour les 57 pays à bas revenus et à revenu intermédiaire. C'est le meilleur investissement qu'un pays puisse faire pour son avenir".