Le nombre de personne menacées par la crise alimentaire en Afrique de l'Ouest risque de doubler d'ici aux six prochains mois, pour atteindre les 43 millions, à cause du Covid-19, a alerté, mardi soir, le Programme alimentaire mondial (PAM), lors d'une conférence de presse virtuelle. "Le Covid-19 menace de devenir un ingrédient supplémentaire dans le cocktail toxique des conflits armés, des déplacements de populations et du changement climatique qui a déjà entraîné une augmentation des taux de faim et de malnutrition en Afrique de l'Ouest", a déclaré Elisabeth Byrs, porte-parole du PAM. "Nous devons maintenir notre aide à ces personnes dans toute la région, en particulier dans des endroits tels que le Sahel central, la République centrafricaine, le Nigeria et le Cameroun", a affirmé Mme Byrs. Car, selon le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR), "c'est en Afrique occidentale et centrale que se trouve l'une des plus importantes populations déracinées d'Afrique avec quelque 5,6 millions de personnes déplacées internes, 1,3 million de réfugiés, 1,4 million de rapatriés qui ont encore besoin d'aide et 1,6 million d'apatrides". Dans ces mêmes régions, "plus de 5 millions de personnes sont désormais confrontées à des pénuries alimentaires", note le HCR. Les effets d'une telle crise sanitaire et alimentaire à la fois auront des répercussions néfastes, en premier lieu sur les enfants. "Les personnes souffrant de malnutrition, y compris les enfants et les mères qui allaitent, pourraient courir un risque plus élevé si elles étaient infectées", a alerté la porte-parole du PAM, estimant à 12 millions le nombre d'enfants âgés de 6 mois à 5 ans qui pourraient souffrir de malnutrition aiguë durant les quatre prochains mois, contre 8,2 millions à la même période l'année dernière.