Ancien chef de la fédération de France du Front de libération nationale (FLN), Omar Boudaoud Omar Boudaoud est décédé hier dans la soirée à Aix-la-Chapelle en Allemagne à l'âge de 95 ans, a-t-on appris auprès de sa famille. Retiré de la vie politique au lendemain du coup d'Etat de juin 1965, celui qui fit porter la guerre sur le territoire français était une figure marquante du mouvement national. Originaire du village Azroubar, dans la commune de Mizrana (Tigzirt), la famille de Boudaoud s'est installée dans la région de Tawerga (Dellys) où le jeune Omar fit sa scolarité. C'est dans cette région qu'il fut repéré par un des premiers militants nationalistes Mohamed Zerouali, surnommé Zapata. Adhèrant au PPA-MTLD, il devient rapidement responsable pour la région de Baghlia. Il fut arrêté en 1945, par la police coloniale avant d'être libéré suite à l'amnistie de mars 1946. À sa sortie de prison, il fut nommé responsable de l'importante région de Dellys. Militant actif dans ce qu'on appelait à l'époque le "groupe de Tizi-Ouzou", Omar Boudaoud fit partie des 15 militants qui composaient la délégation de Kabylie au premier congrès du MTLD en 1947. Il fut alors nommé responsable de l'OS en Basse Kabylie. De nouveau emprisonné en 1949, il quitte le pays pour la métropole à sa sortie de prison en 1951. Opposé aux Messalistes quand la crise du parti éclata, il intègre le Front de libération nationale dès le déclenchement de la guerre. En 1957, quand Salah Louanchi et Mohamed Lebjaoui furent arrêtés, Abane Ramdane désigne Omar Boudaoud comme responsable de FLN en France dès février 1957. En cette qualité, il siège au Conseil national de la révolution algérienne en 1959. Grâce à son efficacité organisationnelle, il a pu maintenir l'action du FLN en France pendant cinq années, en ouvrant ce qui est appelé le deuxième front qui a permis à l'Armée de Libération Nationale (ALN) d'organiser des actes révolutionnaires sur le territoire même du colonisateur. Il a été le principal architecte des manifestations du 17 octobre 1961. Au lendemain de l'indépendance, il fut membre du comité central du FLN et élu député. Prenant ses distances quand il avait vu les tiraillements au sommet du pouvoir, il décide de rompre définitivement après le coup de force de juin 1965. Issue d'une famille engagée dans le combat indépendantiste, Omar Boudaoud est le frère de Mansour Boudaoud, une des chevilles ouvrières dans les services de renseignements pendant la guerre de libération, lui aussi décédé il y a quelques années. En 2007, Omar publie ses mémoires aux éditions Casbah sous le titre "Du PPA au FLN, mémoires d'un combattant".