Il n'est pas vain de rappeler qu'ils se sont, dans leur grande majorité, isolés de leurs familles pour un seul mot d'ordre, celui de lutter sans relâche, avec les moyens du bord, contre l'épidémie de coronavirus qui continue de sévir à Biskra, comme partout ailleurs dans le pays. Dr Khaled Khelil, premier responsable chargé des prélèvements biologiques pour le diagnostic du coronavirus ; Lamri Azzi, chef du service Covid-19 ; Djamel Ouamane, coordonnateur entre les différents laboratoires de l'hôpital ; Djamel Serraï, TSS ; Nedjma Reddas, infectiologue, et bien d'autres, sont au chevet des patients atteints de coronavirus, hospitalisés à Hakim-Saâdane. "Nous éprouvons un plaisir sans égal à chaque fois que l'on se rapproche de nos malades, quand bien même certains feraient des farces, appelant pour des soins, pour une injection intraveineuse ou intramusculaire, un contrôle de température corporelle, ou encore pour une poche de chlorure de sodium mal placée", témoignent-ils à l'unanimité. "Lorsque je retourne au lieu de confinement après les heures de travail, je ne peux me sentir à l'aise sans appeler pour me renseigner sur l'état d'un patient quelconque ou donner des conseils précis", nous dit le Dr Khaled Khelil, lequel s'étale dans les détails concernant l'état dans lequel se trouve l'hôpital le plus important à Biskra en termes de prise en charge des cas testés positifs au corona. Concernant les conditions dans lesquelles s'effectue leur mission, notre interlocuteur juge qu'"elles sont tout de même acceptables". La même personne, pas du tout pessimiste, tient à rassurer la population d'une maîtrise complète de la situation : "Le nombre de cas positifs au coronavirus, qui est en légère escalade, n'est nullement inquiétant, du fait que le pire est déjà passé. Chaque jour qui passe, un bon nombre considérable de malades quittent l'hôpital en parfaite santé, et le nombre de décès des suites de cette épidémie est toujours autour de 6 cas depuis quelques jours, ce qui est un bon signe annonciateur de disparition de la maladie dans probablement peu de semaines." Et d'ajouter : "L'hôpital Hakim-Saâdane était submergé de malades. Maintenant, avec l'ouverture d'autres services dans des régions manifestement considérées comme foyers du Covid-19, la situation est bien gérée et l'on s'occupe comme il se doit de tous les cas que nous avons." À propos de la conduite à tenir face aux sujets suspects, l'interlocuteur précise : "Nous sommes formés pour faire face à cela avec le matériel nécessaire dont on dispose, nous procédons à la technique du prélèvement nasopharyngé, nous envoyons les échantillons prélevés au CAC (Centre anti-cancer) de Batna, puis nous recevons les résultats quelques heures après." Au sujet d'une éventuelle mise en place d'un laboratoire de dépistage de ce type de pathologie, le Dr Khaled note à ce titre : "Nous attendons toujours la mise en place du laboratoire de biologie moléculaire dans la wilaya de Biskra, mais les choses avancent. À cet effet, une délégation représentant les médecins de Biskra a été reçue hier par le wali et, si tout va bien, nous pourrons l'avoir dans 3 ou 4 semaines. Et c'est à l'initiative d'un certain nombre de praticiens, en coordination avec les services de la DSP et de ceux de la wilaya, que le projet est en voie de réalisation." L'épidémie de coronavirus a vraiment mis à nu beaucoup d'insuffisances et d'imperfections accablant le secteur de santé dans sa globalité dans le chef-lieu de wilaya, mais également dans toutes les localités environnantes. L'insuffisance de la capacité d'accueil des établissements hospitaliers publics, le manque de moyens matériels les plus importants pouvant assurer au mieux le suivi des patients, dont se plaignent à longueur de journée les équipes médicales, le nombre restreint de praticiens spécialisés, les réanimateurs, entre autres, et bien d'autres soucis majeurs constituent le nœud gordien. Mieux informées que quiconque quant aux besoins énormes de Biskra en termes de santé, ces blouses blanches interpellent, à l'unisson, les élus locaux, leur demandant à rendre concrètes les promesses précédemment faites. Du côté des citoyens, leur question, qui demeure jusque-là sans réponse, est encore d'actualité : "À quand un CHU pour Biskra ?"