L'ouverture du marché permettra également aux seuls professionnels d'émerger et de faire face à la concurrence. Le démantèlement tarifaire prévu dans le cadre de l'accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne, entré en vigueur depuis le 1er septembre, aura des conséquences favorables sur les activités du groupe Saïdal. C'est du moins ce qu'indique une étude réalisée par des experts du groupe. Sur les 2 400 produits industriels concernés par cette mesure, Saidal est touchée par la totalité de ses inputs dont la majorité est importée. La même étude fait ressortir que l'entreprise connaîtra une réduction allant jusqu'à 15% de son volume d'importation. Ce qui n'est pas négligeable. Une telle décision relèvera le P-DG du groupe, M. Ali Aoun, permettra à la société de maintenir ses prix à un niveau bas, voire de baisser les tarifs pratiqués jusque-là sur certains de ses produits. “Ce qui, par conséquent, nous garantira notre maintien sur le marché, voire l'augmentation de nos parts de marché qui avoisinent actuellement les 45%.”, précisera Ali Aoun. Dans un autre registre, le groupe Saidal applaudit la décision du ministère de la Santé liée à la libéralisation totale du marché du médicament. Pour le premier responsable du groupe, cette action exercera une certaine décantation au sein des opérateurs. Celle-ci favorisera, selon lui, le professionnalisme entre les divers opérateurs. Face à la concurrence qui sera de plus en plus rude prochainement, avertira-t-il, seuls la qualité et le prix seront déterminants. “C'est la loi du marché et nous avons souvent souhaité qu'une telle décision à laquelle nous adhérons totalement d'ailleurs, soit prise. D'autant plus que le ministre avait promis dans l'une de ses récentes déclarations que la production nationale sera protégée d'une manière ou d'une autre”, ajoutera le P-DG de Saidal. Résultats du 1er semestre 2005 : Un chiffre d'affaires de plus de 3 milliards de DA Cependant, avouera-t-il, il y a lieu de craindre la pratique des prix de dumping à laquelle risquent de recourir les laboratoires étrangers. Par ailleurs, Saidal a réalisé des performances considérables durant le premier semestre de l'année en cours. En six mois, son chiffre d'affaires a dépassé les 3 milliards de DA. Ces résultats sont supérieurs à ceux de l'année 2004 pendant la même période soit une hausse de 3%. Ces résultats présagent un chiffre d'affaires qui avoisine les 7 milliards de DA à la fin de l'année 2005. Le groupe Saidal a en outre enregistré 20 nouveaux produits pour lesquels il a déjà obtenu des certificats de libre vente (CLV). Mieux, des dossiers pour d'autres produits sont en bonne voie pour leur enregistrement au ministère de la Santé. “Ceci permettra à Saidal d'aborder l'année 2006 avec plus d'optimisme quant au renforcement de notre position de leader sur le marché national.” L'aspect formation et création d'emplois n'a jamais été négligé par l'entreprise. Preuve en est : ils étaient quelque 3 990 employés à travailler pour le groupe à la fin de l'année 2004. Ils en sont aujourd'hui à la fin du premier semestre 2005 à 4 100. L'évolution a été également plus importante pour l'encadrement. En ce qui concerne le projet d'insuline qui continue à défrayer la chronique depuis quelques mois, le P-DG réaffirme les engagements de son groupe pour sa mise sur le marché vers la fin de l'année 2005. Le produit en question qui sera commercialisé sous le nom “Insudal”, suit normalement l'étape des essais et des validations effectuées par les experts de Saidal dans le but de garantir un produit de qualité irréprochable. L'insuline Insudal disponible fin 2005 Il sera proposé en trois types à savoir “rapid”, “basal” et “comb 25” à des prix qui concurrenceront à coup sur les autres insulines présentes sur le marché. Revenant sur l'ouverture du marché décidée par le gouvernement, Ali Aoun indiquera que la compétition sera rude et que celui qui n'est pas armé, c'est-à-dire celui qui ne travaille pas avec professionnalisme et suivant les normes internationales “laissera des plûmes”. “Tant mieux pour le marché national mais surtout pour le malade algérien”, soulignera-t-il. “En tant que producteur, l'ouverture ne nous dérange aucunement”, expliquera-t-il encore. Le groupe a pris en considération la décision du ministère qui a demandé aux hôpitaux de s'approvisionner en médicaments directement auprès des fournisseurs. L'entreprise a d'ores et déjà commencé le démarchage des CHU pour satisfaire leur demande en produits de Saidal. Cette mesure, faut-il le préciser, mettra fin au monopole de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) et les centres hospitaliers gagneront jusqu'à 10% de réduction sur les prix des médicaments. Il s'agit en fait de la marge prise par la PCH qui distribue les produits pharmaceutiques aux hôpitaux, pour couvrir ses frais. Badreddine K.