L'ancien président américain Bill Clinton a estimé que l'heure n'était pas à la polémique sur l'organisation des secours aux victimes du cyclone Katrina, mais à l'aide immédiate aux rescapés et au soutien à l'économie pour éviter une récession. Pour autant, M. Clinton n'a pas dédouané l'administration de George W. Bush quant à la manière dont ces secours ont été organisés, faisant allusion notamment au ministère à la Sécurité intérieure créé par son successeur. “Mon intuition, c'est que c'était mieux avant et qu'il faudra peut-être réexaminer la question, mais on pourra se pencher là-dessus dans deux ou trois mois”, a-t-il déclaré sur la chaîne CNN. Il a notamment estimé que l'Agence fédérale des secours d'urgence (Fema) devrait être organisée de façon différente. Elle est aujourd'hui intégrée au ministère de la Sécurité intérieure. Le gouvernement Bush est accusé par la presse et des responsables politiques, surtout démocrates, de ne pas avoir su réagir assez vite pour porter secours aux victimes du cyclone Katrina qui a provoqué la plus grande catastrophe naturelle de l'histoire des Etats-Unis. “Maintenant, ce qu'il faut c'est nous pencher sur le problème humain et je crois que le Congrès devrait faire de même”, a-t-il souligné, ajoutant que les parlementaires feraient mieux d'“accorder une aide fiscale” aux victimes que de voter l'abolition de l'impôt sur les héritages, prévue cette semaine. Bon nombre des habitants, des centaines de milliers, ont perdu tous leurs biens en particulier à la Nouvelle-Orléans et dans les environs de la ville en grande partie inondée après des ruptures de digues. M. Clinton a également fait part de sa crainte au sujet de l'économie en raison de l'impact du cyclone sur les infrastructures pétrolières du golfe du Mexique, en particulier les raffineries. “Cela va provoquer des pénuries en énergie”, a-t-il estimé, s'interrogeant sur la nécessité de faire de sérieuses économies d'énergie pour éviter “une récession” ou “des problèmes économiques et humains dans d'autres parties du pays”. Les prix de l'essence à la pompe ont grimpé en flèche dans tous le pays. Huit raffineries qui en assuraient 10% de la production des Etats-Unis, étaient toujours arrêtées lundi. M. Clinton a également apporté son soutien à la proposition faite lundi par son épouse Hillary. Sénatrice de l'Etat de New York, elle a proposé de créer une commission d'enquête sur la catastrophe, sur le modèle de celle mise en place après les attentats du 11 septembre 2001. “Nous devrions analyser cela. Chacun devrait dire ce qui est arrivé et nous devrions en tirer les conclusions et avancer comme nous l'avons fait avec le 11 septembre”, a dit l'ancien président.