L'entreprise de sécurité privée Wagner est accusée d'acheminer des mercenaires en Libye, en soutien à Haftar dans la guerre qu'il mène contre le GNA depuis le 4 avril 2019, pour prendre le contrôle de Tripoli. La persistance des violences armées en Libye a remis en alerte la communauté internationale et attisé les tensions entre ses membres, à l'occasion d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, mardi, ont rapporté les agences de presse, alors que sur le terrain, Khalifa Haftar continue d'essuyer de nouvelles défaites face aux troupes du Gouvernement d'union nationale (GNA, Tripoli), internationalement reconnu. "Alors même que nous pensions avoir atteint les limites du supportable en Libye, nous parvenons toujours, d'une certaine manière, à atteindre de nouveaux sommets de violence, de cruauté et d'impunité", a déclaré au Conseil de sécurité de l'ONU Stéphanie Williams, la Représentante spéciale par intérim du Secrétaire général des Nations unies pour la Libye. "Alors que les interventions étrangères se multiplient, les Libyens eux-mêmes se perdent dans la mêlée, leurs voix ne sont plus entendues. Nous ne devons pas laisser la Libye se déliter. Nous devons permettre aux Libyens responsables d'écrire leur propre avenir", a-t-elle ajouté, regrettant que les appels à une "trêve humanitaire" n'aient pas eu d'écho chez les Libyens. Une trêve que le GNA refuse d'observer, affirmant ne plus faire confiance au général Haftar, qui l'avait décrété unilatéralement une semaine avant le Ramadhan sans l'avoir respecté sur le terrain. La réunion du Conseil de sécurité n'a d'ailleurs pas manqué de ramener l'affrontement militaire opposant certaines puissances en Libye sur le terrain diplomatique. Les Etats-Unis, soutenus par la Grande-Bretagne, se sont violemment attaqués à la Russie qu'ils accusent d'ingérence directe dans ce conflit, en soutenant Khalifa Haftar, via une société de sécurité moscovite présente en Syrie. L'entreprise de sécurité privée Wagner est accusée d'acheminer des mercenaires en Libye, en soutien à Haftar dans la guerre qu'il mène contre le GNA depuis le 4 avril 2019, pour prendre le contrôle de Tripoli. L'ambassadrice américaine, Kelly Craft, a, en effet, réclamé que "tous les acteurs impliqués dans le conflit libyen (suspendent) immédiatement leurs activités militaires", ajoutant que les Russes, sans accabler directement les autorités de Moscou, "doivent arrêter les transferts en cours d'équipements militaires et de personnels étrangers vers la Libye, incluant (...) les mercenaires du groupe Wagner", ont rapporté les agences de presse. "Les activités du groupe (privé russe) Wagner continuent d'exacerber le conflit et prolongent la souffrance du peuple libyen", a déclaré, pour sa part, l'ambassadeur britannique, Jonathan Allen. Sur le terrain, le GNA poursuit sa contre-offensive contre les troupes de Khalifa Haftar, en annonçant, hier matin, avoir détruit des batteries de missiles, de fabrication russe, dans la région de Tarhounah, qui constitue pour Haftar une importante base logistique pour le ravitaillement de ses troupes postées autour de Tripoli depuis des mois, sans parvenir à y accéder.