Lancée au mois d'avril dernier, l'opération de contrôle technique obligatoire des véhicules de plus de vingt ans continue de faire paniquer certains automobilistes à Constantine. Au même moment, les quatre agences de contrôle se livrent une rude concurrence qui risque de s'enliser dans le “déloyal” si les pouvoirs publics ne font pas de nouveaux efforts dans la réglementation de l'activité. À ce jours, selon des intentions certainement malveillantes, de nombreux automobilistes croient à la rumeur que les véhicules de plus de vingt ans portant des anomalies seront réquisitionnés au sein même de l'agence de contrôle pour être acheminés à la casse d'El-Hadjar. Cette peur pousse la majorité des automobilistes à aller vers les agences privées parce que, dans notre mémoire collective, on croit toujours, à tort ou à raison d'ailleurs, que le secteur public est synonyme de plus de rigueur. Du coup, seuls le tiers des visites sont effectuées auprès des deux agences publiques sur les quatre qui existent dans la wilaya. L'écart tend à se creuser selon une petite étude prospective. Ainsi, l'agence publique Cota ne traite qu'une moyenne de 400 véhicules par mois. Une situation qui va se répercuter certainement sur la la santé financière de l'entreprise, qui risque de mettre les clés sous le paillasson. En effet, on est dans un cas où l'investissement est lourd. Une station coûte au minimum 3 milliards d'investissement. Il faut traiter au minimum 1 500 véhicules par mois pour couvrir les charges d'exploitation. Alors, y a-t-il trop d'agences par rapport au nombre de véhicules ciblés ? La disparition des agences publiques serait un coup fatal pour l'opération, quand on sait que déjà, au début, notre réglementation est plus permissive qu'en France. Dans ce pays, le contrôle technique des engins lourds incombe uniquement aux agences publiques. En plus, après deux visites dans une agence privée, le véhicule doit être traité obligatoirement et automatiquement dans une agence publique. Une condition qui n'existe pas chez nous. Mourad KEZZAR