Le groupe Quick, la chaîne de restauration rapide, annonce la signature d'un contrat de franchise avec l'Algérie dès ce mois. “Nous sommes les premiers dans ce pays ; cela devrait nous donner une longueur d'avance”, a déclaré lundi Jean-Paul Brayer, administrateur délégué de la chaîne de restauration rapide À terme, Quick a l'intention d'ouvrir une vingtaine de restaurants en Algérie. L'Algérie avec son vaste marché de 33 millions de consommateurs commence à intéresser les grandes enseignes françaises qui l'ont longtemps boudée à cause de l'instabilité politique et sécuritaire des années 90. Le groupe Celio devrait s'installer d'ici l'automne. Carrefour étudie sa stratégie d'intervention. Speedy, leader européen de l'entretien et de la réparation automobile, toutes marques confondues, compte bientôt ouvrir plusieurs magasins franchisés dans plusieurs villes du pays. Pour autant, de l'avis de la commission économique de l'ambassade de France, “la franchise reste à ce jour encore peu développée en Algérie”. Dans une fiche de synthèse très intéressante, publiée début juillet, la commission économique de l'ambassade de France parle de “début timide”. Le document évoque justement l'engagement du groupe Yves Rocher, “premier à lancer le concept de franchise en Algérie avec l'ouverture dès 2003 de magasins à Alger”. Le groupe, relève la commission économique de l'ambassade de France, dispose aujourd'hui de 11 magasins dont 5 à Alger, 2 à Oran, 1 à Tizi Ouzou, Béjaïa, Sétif et Hassi-Messaoud. Elle cite le groupe Dessange International qui a ouvert en mai 2005, à El-Biar, un espace de 400 m2 comprenant un salon de coiffure et un institut de beauté. Dans le secteur du textile, la fiche de synthèse de la commission économique de l'ambassade de France évoque l'ouverture par Carré Blanc, spécialiste du linge de maison, de son premier magasin à Saïd-Hamdine, à Alger, en décembre 2004. La commission économique de l'ambassade de France explique que “le droit de la franchise n'est pas développé en Algérie, pas plus que les activités franchisées, alors même que le pays reconnaît, dans certaines de ses conventions internationales, le principe de protection des redevances de marques, licences ou royalties au titre des investissements réalisés sur le territoire national”. Le document fait référence à la convention sur la protection réciproque des investissements signée entre la France et l'Algérie le 13 février 1993. “Le code du commerce n'organise pas les franchises, et la Banque d'Algérie maintient une réglementation des changes contraignante qui laisse une grande part au contrôle strict des flux de capitaux”, fait-elle remarquer. Les redevances de marques, licences, royalties, explique le document, “ne sont pas couvertes par le champ de la réglementation de la Banque d'Algérie et sont donc soumises à une autorisation préalable quant à leur rapatriement”. La Banque d'Algérie, souligne la commission économique de l'ambassade de France, “considère à ce jour que le droit de marques ne constitue pas en soi le produit d'une activité de production de biens et services et ne peut dans ces conditions bénéficier d'une autorisation de rapatriement”. Du coup, “aucune franchise ne fonctionne donc en Algérie selon les principes de redevances de marques”. Les quelques expériences avec des marques françaises reposent sur des montages juridiques exorbitants du droit commun, souligne la fiche de synthèse de la commission économique de l'ambassade de France qui affirme que “la confusion qui existe dans la notion même du droit de la franchise en Algérie est cependant en passe d'être levée”. Meziane rabhi