L'audition par la commission de discipline de la LFP du directeur général de l'ESS, Fahd Halfaya, a donné lieu à quelques rebondissements dans l'affaire de l'enregistrement sonore. D'abord, il y a eu la plainte contre X déposée par le MJS qui exige que toute la lumière soit faite sur cette mascarade. Par cette sortie, le ministre Sid Ali Khaldi veut aller jusqu'au bout pour mettre fin un tant soit peu à ces agissements qui ne font que ternir l'image du football national et ce, en attendant que les services spécialisés de la police achèvent leur enquête. L'autre nouvelle aura été la convocation du manageur Nassim Saâdaoui, le 28 mai prochain, devant les membres de l'organe juridictionnel et le 7 mai devant la commission d'éthique de la FAF, selon nos sources. C'est la première fois que Nassim Saâdaoui est officiellement cité par les deux instances du football, lui qui a été identifié comme étant l'interlocuteur de Halfaya. Ce dernier est accusé d'avoir sollicité le manager pour arranger des rencontres et favoriser par conséquent son équipe au détriment des autres concurrents. Du côté de l'Entente, on a indiqué que le club avait déposé plainte contre le manager de joueurs Nassim Saâdaoui et d'autres personnes pour «chantage», car estimant que l'enregistrement audio était « faux ». L'avocat de l'ESS, Nabil Beniya a tenu à expliquer la décision du club de recourir à la justice dans cette affaire: « Nous sommes en possession de preuves matérielles que l'enregistrement est faux. C'est l'expertise technique relevant de la partie officielle qui va confirmer cela. La plainte contre X déposée par le ministère de la Jeunesse et des Sports va dans l'intérêt du club et du sport algérien ». En tout cas, pour l'heure, Saâdaoui Nassim est désigné comme le principal inculpé dans ce dossier. Certaines sources proches du dossier affirment qu'il n'est pas inscrit au sein de la LFP et la FAF, comme intermédiaire de joueur, alors que d'autres avouent le contraire, déclarant que son nom figure dans les contrats de plusieurs joueurs comme celui de Merouani, transfuge de l'ASO vers le MCA. Après nos investigations, il s'est avéré que Saâdaoui est le manager de plusieurs joueurs, dont ceux du PAC. Certains responsables de clubs avancent que Saâdaoui a été derrière le report du fameux match USMA - JSK qui a fait couler beaucoup d'encre. Du côté de l'ESS, Saâdaoui Nassim, qui tire sa force de ses relations au sein de la LFP, aurait été accusé de « tentative de chantage » à propos du transfert du jeune Boussof, qui génère des sommes colossales pour celui ou ceux qui réussissent à le placer chez le bon payeur. Pour de nombreux observateurs, le refus du directeur général de l'ESS, aurait été derrière cette affaire. Mais, cela reste à prouver. Car Fahd Halfaya ne veut pas s'avouer vaincu et crie sur tous les toits que le document sonore « a été monté de toutes pièces » et qu'il fera en temps voulu, des déclarations fracassantes sur de grands responsables de club et du football algérien, selon ses dires, « impliqués dans des affaires de corruption ». Pour lui, Saâdaoui ne sera pas le seul concerné dans cette affaire de « complot » comme l'a tenu à l'expliquer. En somme, cette affaire a éclaboussé l'opinion publique et a suscité moult interrogations chez de nombreux observateurs. Plus grave reste la réaction de la FIFA qui exige d'être informée sur l'évolution de ce dossier, qui a également fait réagir le nouveau DG sportif de l'USMA, Antar Yahia, qui regrette «vivement» ce genre de pratiques. «C'est très malheureux, ça impacte vraiment d'une façon très négative notre football, ce n'est pas l'image qu'on doit véhiculer, ça n'a aucune relation avec les valeurs du football. Aujourd'hui, on est un pays champion d'Afrique, ce genre d'affaires dépasse nos frontières, c'est l'image du pays qui est touchée, on doit vraiment éradiquer ce genre de pratiques», a-t-il dit.