Pour la première fois depuis le début de la pandémie, un responsable d'une structure footballistique chargée de la gestion de la compétition nationale demeure septique quant à une possible reprise des compétitions. Après la décision du gouvernement de prolonger le confinement partiel jusqu'à mi-juin, l'éventualité d'une reprise possible des compétitions nationales devient difficile, pour ne pas dire irréalisable. Les clubs algériens sont contraints, d'ailleurs, de maintenir le programme d'entraînement à distance en attendant l'amélioration des conditions sanitaires. Mais le spectre de l'année blanche plane, sachant la difficulté éprouvée d'offrir des conditions adéquates pour une reprise normale des entraînements et des compétitions. C'est l'avis même du président de la Ligue de football professionnel, Abdelkrim Medouar. Ce dernier demeure septique quant à une possible reprise des championnats nationaux en raison de la pandémie actuelle et du risque auquel seront exposés les acteurs du football, manquant cruellement de compétition et de fraîcheur depuis l'interruption des activités sportives. "Je ne vois pas une possible reprise des championnats dans un mois, voire deux. Il faut être réaliste et sincère jusqu'au bout. Je le dis haut et fort : nous n'avons pas les moyens pour reprendre le plus normalement du monde le chemin des entraînements dans les stades, encore moins envisager une possible reprise des championnats", a-t-il reconnu dans une intervention, hier, sur les ondes de la Chaîne 3. "Disposons-nous des infrastructures sportives nécessaires pour permettre aux compétitions de se poursuivre ? Il faut être sage, car il sera délicat aux clubs de respecter les mesures de prévention et le protocole sanitaire. Nous n'avons pas les moyens des pays européens dont la plupart ont décidé de reprendre les compétitions. Il ne faut pas oublier que le football en Europe est une question d'argent où des millions d'euros sont en jeu. Nous devons être réalistes, car la santé des joueurs passe avant tout autre considération", a fait savoir Medouar qui, du reste, précise, une fois de plus, que la décision de reprendre la compétition ou pas dépendra "du MJS et du ministère de la Santé. C'est une question sensible. Raison pour laquelle il faudra faire très attention", souligne-t-il sur les ondes de la Chaîne 1. Le président de la LFP a, toutefois, révélé que "des étapes sont à entreprendre dans le cas où le confinement sera levé le 13 juin prochain, mais cela dépendra de plusieurs paramètres". Le patron de la LFP n'est pas le seul dirigeant du football à être septique par rapport à une éventuelle reprise. Il vient, en effet, d'emboîter le pas au responsable de la commission médicale de la FAF, Damardji, qui, faut-il le rappeler, avait balayé d'un revers de la main l'idée de la reprise durant cette période de crise. "Il est impossible de reprendre l'entraînement collectif et la saison, en raison de la situation sanitaire actuelle. Nous recensons des centaines de cas par jour et cela ne facilite pas une quelconque reprise. Franchement, je vois mal comment on peut rejouer au football dans de telles conditions", avait-il déclaré. Il faut savoir qu'en moyenne un athlète nécessite six semaines de préparation et d'entraînement pour envisager un possible retour aux compétitions. Et si le déconfinemment est prononcé le 13 juin prochain, le championnat ne pourra reprendre qu'à la mi-juillet, soit dans des conditions climatiques difficiles avec des températures pouvant atteindre les 40 degrés. La question sera, peut-être, tranchée lors de la réunion du bureau fédéral prévue demain, au cours de laquelle les membres du bureau fédéral vont débattre du fameux sujet. En tout cas, le spectre de l'année blanche plane et la Ligue de football professionnel sera dans l'obligation de résoudre les questions ayant trait aux identités des clubs devant représenter le pays dans les compétitions africaines, les relégués, le champion et les formations rejoignant l'élite. Nazim T.