Les vestiges archéologiques à travers la wilaya d'Oum El Boughi nécessitent des études spécialisées surtout avec l'ouverture d'instituts d'archéologie aux universités de Constantine et de Guelma. Pour rappel, cette wilaya renferme d'importants sites comme Aïn El Bordj (un fort), Ksar Sbahi, un fort byzantin et des vestiges romains, Aïn Babouche, Oum El Bouaghi, Ouled Ghouti (lieu de l'antique cité romaine Macomadès) vestiges de bains romains, Dalâa, galeries souterraines, au sud-est de la wilaya, restes des tombeaux de Beni-Hilel et les dolmens de Sigus classés patrimoine national. Des découvertes récentes, fortuites, ont eu lieu à Henchir Toumghani en 2003 sur le tronçon ferroviaire en cours de réalisation( Aïn M'lila, Tébessa) , à douar Lasfar, des galeries souterraines avec des tombeaux individuels dont 3 tombes communes destinées probablement en leur temps à l'inhumation collective, contenant des restes d'ossements, en plus de la présence de tuile romaine,et une grande surface, selon l'étude technique révélant l'existence probable de nécropoles. En 2004, sur information de citoyens, deux statues et une statuette (sans tête) ont été découvertes à F'kiria ; elles ne sont pas encore récupérées par les services concernés, pourtant le musée d'Aïn M'lila n'est qu'à une centaine de kilomètres de là, encore faut-il qu'une décision des autorités autorise le transfert. Les sites de Ksar Sbahi, Sigus et Dalâa viennent de bénéficier de quelques opérations de réhabilitation : réalisation d'une clôture et d'une allée piétonne pour le premier, aménagement du jardin épigraphique pour le second et d'une clôture de 2000 m/l pour sauvegarder les galeries souterraines de Dalâa ; les chercheurs disent que si ces dernières ont été utilisées à des fins militaires cela aurait été un cas unique en Algérie ; ces galeries comprenant des niches pourraient être des catacombes. Des pièces non répertoriées ont été découvertes à Mechta Guettara et à Ksar Sbahi, il s'agit d'un calamar géant, d'un oursin géant et d'un œuf de mollusque géant; selon le chef du service du patrimoine de la direction de la culture il s'agit d'un fait naturel, qui n'a rien à voir avec les fossiles. Ksar Sbahi, l'antique cité romaine Gadiaufala, (Gasanfala dans l'itinéraire d'Antonin), est à 29 km d'Oum El Bouaghi. Elle renferme deux dolmens (Debruges) des thermes romains près de Sidi Benayad, des épitaphes, l'église romaine et le fort byzantin. Ces vestiges témoignent d'une colonisation continue (protohistoire). On ne sait rien sur l'histoire de ce centre à l'époque romaine, peut-être appartenait-il au territoire de Cirta ? C'est à partir de Cirta que des bornes trouées près de Ksar Sbahi (n°174 173) comptent les milles. Une forteresse byzantine y fut construite vers 540 sous le second gouvernement de Salomon, lit-on dans l'Atlas archéologique de l'Algérie de Stéphane Gsell T1, F18, P12. Quant à Sigus, (45 km d'Oum El Bouaghi) elle dépendait à l'époque romaine de Cirta. On a trouvé à Sigus près de 300 inscriptions latines, la plus ancienne copie a été faite par Peyssonnel dans son voyage de 1724-1725. Il faut attendre plus de cent ans pour rencontrer les copies d'inscription de Sigus faites ou recueillies par le Dr Guyon, inscription de la province de Constantine 1838. Beaucoup d'inscriptions de Sigus ont disparu, trois ont été transportées au square de Constantine (inscriptions latines de l'Algérie T2 P613). À Aïn Babouche, à 9 km du chef-lieu de wilaya, il est dit que “près de la source et de la maison cantonnière se trouvent les ruines d'une villa, (peut-être celle de Saltus Sorothensis ?), une mosaïque représentant les saisons (au musée d'Alger) et des mosaïques ornementales”. (conf. Toussaint IC P 269 n° 1 in Atlas archéologique de l'Algérie F18. P34). Le thème des quatre saisons figurant dans la mosaïque conservée au Musée national des antiquités à Alger, fut l'un des thèmes permanents de l'iconographie décorative dans l'Antiquité. La mosaïque des saisons provient d'une demeure antique de Aïn Babouche et date sans doute du IIe siècle après J.C. Elle est composée de 6 médaillons encadrés de tresses en lignes dégradées. Deux médaillons sont illustrés par des corbeilles de fruits (figues et raisins) dans les quatre médaillons des bustes ou portraits allégoriques sont représentés dans une belle technique des modèles, les quatre saisons avec leurs attributs. 1 - Printemps : couronne de fleurs et corbeille de fruits. 2 - Eté : couronne d'épis de blé et faux. 3 - Automne : couronnes de grappes de raisins et sceptre. 4 - Hiver : couronne d'épines, branche d'oliviers et serpe. Ces portraits pourraient également être la représentation des divinités du culte païen se fondant sur les rites agraires dont l'importance dans l'Antiquité n'est plus à souligner. Dernièrement, lors de travaux hydrauliques, réalisés près de la maison en question, on a parlé de l'existence de traces de mosaïques. N. BENESSAM