Selon les syndicalistes, seul l'argent des œuvres sociales semblait intéresser le SG, qui se serait servi pour en faire profiter des “gens extra-BDL”. Quatorze membres sur les 21 qui composent le conseil syndical de la Banque de développement local (BDL) ont décidé de retirer leur confiance à l'actuel secrétaire général par intérim, Mohamed Zoubiri. La rencontre avec la presse s'est déroulée hier après-midi dans une des chambres de l'hôtel El-Mehdi de Staouéli. “Ce matin, nous étions dans la salle de conférences de l'hôtel, mais un agent de police s'est présenté. D'après lui, nous n'avons pas le droit de nous réunir dans cette salle, parce que nous n'avons pas d'autorisation de la wilaya”, a annoncé un des membres du conseil syndical de l'entreprise, pour justifier la tenue de la conférence de presse sur les lieux. Lors de la rencontre, les syndicalistes, venus de différentes wilayas du pays (Alger, Oran, Constantine , Boumerdès, Béjaïa, Tizi Ouzou, Blida) ont rappelé que M. Zoubiri a été désigné SG par intérim par la Fédération nationale des travailleurs des finances, affiliée à l'UGTA, en juillet 2000. Ils ont précisé qu'aucune “activité organique”, n'a eu lieu depuis cette date. Selon eux, seul l'argent des œuvres sociales semblait intéresser M. Zoubiri, qui se serait servi pour en faire profiter des “gens extra-BDL” : dons, prises en charge dans des hôtels, voyages, etc. Il est également reproché au responsable syndical “la mise à l'écart de syndicalistes diplômés” ainsi que “la participation pour licencier un membre du conseil syndical.” Selon leurs dires, “le problème est syndicalo-syndical”, qui a été porté, depuis des années, auprès des instances de l'UGTA, en particulier la Fédération des finances et la Centrale syndicale. “Aujourd'hui, nous nous démarquons des conséquences qui peuvent découler, s'il reste à la tête du conseil syndical de la BDL”, a déclaré un des intervenants, en faisant référence à “une certaine rumeur.” En marge de la conférence de presse, un des cadres syndicaux a indiqué que le SG par intérim aurait été auditionné récemment par le juge d'instruction, dans une affaire d'argent. “Même si ce n'est qu'une rumeur, c'est suffisant pour m'alarmer et réagir”, a-t-il soutenu. Dans un communiqué, signé par 13 membres du conseil syndical, ces derniers ont relevé “la gravité de la situation organique”, ainsi que “les comportements et dépassements constatés.” La décision du retrait de confiance est motivée par le souci de “se démarquer des agissements nuisibles et des risques d'implication” du conseil syndical, dans des “dérives incontrôlables et préjudiciables.” Elle est prise, en conformité avec “les statuts et règlement intérieur de l'UGTA”, est-il mentionné. Le communiqué en question a, en outre, fait part de l'élection prochaine d'une “nouvelle direction” du syndicat d'entreprise. Il est à souligner que les frais d'hébergement et de restauration à l'hôtel El-Mehdi ont été pris en charge par les opposants de Mohamed Zoubir, à titre individuel. H. Ameyar