La banque a signé jeudi deux conventions, l'une avec Cosider et l'autre avec le Fonds de garantie et de caution mutuelle. La Banque de développement local (BDL) est associée au programme gouvernemental portant réalisation de un million de logements. D'où son ambition de s'investir plus dans le financement des opérations immobilières, aux côtés du CPA, de la Cnep-banque et de la Housing bank. Mais, la BDL est engagée dans le même temps dans le processus de modernisation et de professionnalisation, comme les autres établissements bancaires publics. Jeudi, la direction générale de la BDL a initié “une rencontre de concertation” et d'information, à l'hôtel El-Marsa (Sidi-Fredj), avec des promoteurs immobiliers des différentes régions du pays, en présence notamment des gestionnaires du Fonds de garantie et de caution mutuelle de la promotion immobilière (FGCMPI) et de la Société de garantie des crédits (SGC). “La BDL a été créée en 1985, dans des conditions particulières, pour financer des unités locales. Aujourd'hui, nous sommes en train de nous adapter à une autre configuration”. Et d'ajouter : “Nous avons donné des instructions strictes pour la prise en charge de notre clientèle, pour pallier au déficit dans ce domaine. Nous sommes en train de mettre en place le système de télécompensation, nous sommes donc dans la phase de rodage.” Le responsable a indiqué que l'entreprise dispose actuellement d'un réseau de 146 agences qui couvrent l'ensemble des wilayas, dont 139 agences bancaires et 7 agences de prêt sur gages. M. Bachtarzi rappellera que la BDL est passée à l'octroi des crédits aux promoteurs immobiliers et aux particuliers. C'est à partir de 2001 que la BDL s'est en fait lancée dans “les crédits immobiliers spécifiques”, en direction des citoyens concernés par les dispositifs de l'Ansej, d'Angim, de la Cnac et d'Ousratic. Selon son P-DG, la banque a répondu favorablement, entre 2001 et 2006, à quelque 30 000 demandes de crédits aux particuliers pour un montant de près de 21 milliards de dinars. Un mois seulement pour traiter les demandes de crédits Le P-DG de la BDL a annoncé pour 2007 la révision à la baisse des taux d'intérêt de financement des opérations immobilières, sans donner toutefois de détails, la propagation de la carte magnétique et l'ouverture de 2 nouvelles agences, à Ouled-Fayet et Akbou, ainsi que la refonte procédurale. Il a assuré que son établissement va améliorer le “conseil personnalisé” et limiter à “un mois” le délai de traitement des demandes de crédits. Il a par ailleurs informé de la préparation d'un cahier des charges de la BDL, en prévision de l'ouverture de son capital à des partenaires privés d'ici à la fin 2007, telle que prévue dans le programme du gouvernement. À la fin, M. Bachtarzi s'est dit ouvert à toutes les propositions qui seront avancées par les opérateurs immobiliers. La rencontre d'El-Marsa s'est achevée par la signature de 2 conventions-cadres, avec le FGCMPI et Cosider, entreprise publique de réalisation, pour encadrer et valoriser le crédit du futur acquéreur de logement promotionnel ou du logement social participatif (LSP). L'un pour éviter “les déperditions” en cas de sinistre, en remboursant la banque, qui à son tour indemnise son client. L'autre pour confirmer la fixation de “taux préférentiels” dans le financement des opérations immobilières. Cette initiative a fait réagir le président de l'Union nationale des promoteurs immobiliers (association à caractère syndical qui compte une centaine d'adhérents), qui a déclaré à Liberté : “Les promoteurs évoluent dans un environnement encore marqué par les commerces informels et la concurrence déloyale. Ils étaient longtemps confrontés au problème du foncier et du financement, mais les choses se sont améliorées sur ce plan, car les banques ont compris qu'elles gagnent en plaçant des crédits.” Terrains destinés à la vente et la location : financement jusqu'à 60% du prix Désormais, le délai du financement des crédits destinés à la location est de 10 ans, dont 2 ans de différé. Alors qu'il est de 5 ans, dont 2 ans de différé, pour le financement des crédits affectés à la vente de logements. Pour ce qui est du financement de l'acquisition des terrains destinés à la vente ou la location, 60% du montant du projet sont pris en charge par la banque et le reste (40%) par le promoteur immobilier. Seulement, la BDL n'a pas encore décidé si le financement doit se baser sur “le prix d'achat” du terrain, comme indiqué par un de ses directeurs, ou s'il doit prendre en compte la valeur de l'expertise du projet en question. Le FGCMPI se préserve contre les promoteurs indélicats 751 promoteurs immobiliers, implantés dans 47 wilayas, sont adhérents au Fonds de garantie et de caution mutuelle (FGCMPI) : 226 sont du secteur public et 525 du secteur privé. Le bilan a été présenté jeudi par Mouloud Dahane, DG de l'organisme spécialisé qui est placé sous la tutelle du ministère de l'Habitat. Ce dernier a révélé que la garantie octroyée par son organisme couvre à l'heure actuelle 1 333 projets, totalisant 96 624 logements promotionnels et LSP à l'échelle du territoire national et 168 000 m2 de surfaces destinées aux commerces dont environ 700 projets en cours. La garantie délivrée par le FGCMPI au promoteur immobilier, pour rappel, présentée comme “une assurance obligatoire”, sert à couvrir les avances payées par les futurs acquéreurs de logements ou d'immeubles, “en cas d'insolvabilité” du promoteur. Autrement dit, le fonds ne s'engage à rembourser l'acquéreur (dans le cadre d'une vente sur plan) que si le promoteur est en règle avec le FGCMPI et dans des cas précis. À savoir : le décès dudit promoteur, une escroquerie constatée par la justice, la faillite de l'entreprise immobilière, etc. En marge de la rencontre d'El-Marsa, le responsable a informé que le fonds est intervenu, depuis 2000, sur “une dizaine de projets initiés par des promoteurs non respectueux de la réglementation en vigueur”, dont la société IBC, une société étrangère de droit algérien. La liste des cas douteux est d'ailleurs portée à la connaissance du public, via le site Internet du fonds. Et de rappeler notamment l'affaire d'un autre promoteur, qui devait réaliser des logements à Ouled-Fayet, mais qui s'était envolé dans la nature avec l'argent des futurs acheteurs. En juin dernier, l'assemblée générale du FGCMPI a fini par opter pour la mise en place, dès l'année 2007, d'“un code de conduite pour la promotion immobilière” et pour un plus grand renforcement du “dispositif réglementaire qui souffre de certains vides”. H. A.