Le militant du hirak Brahim Laâlami a été condamné, jeudi, par le tribunal de Bordj Bou-Arréridj à une amende de 50 000 DA pour atteinte à corps constitués. D'emblée, le collectif de défense a demandé l'acquittement pur et simple pour diverses raisons et la séparation des affaires dans lesquelles il est poursuivi. Laâlami avait été arrêté lundi 19 novembre par des policiers, alors qu'il était avec des manifestants dans la commune de Djaâfra, dans la wilaya de Bordj Bou-Arréridj. "Ce lundi, j'ai été arrêté arbitrairement, et de façon spectaculaire, et j'ai été violenté, comme si j'étais un baron mafieux. Après des heures de garde à vue, j'ai été présenté devant le procureur de Zemmoura puis le juge d'instruction m'a mis sous contrôle judiciaire, mais les policiers m'ont maintenu pour non-paiement d'une amende de 100 000 DA que des amis ont payée le lendemain, mais j'ai encore été gardé en détention sans motif jusqu'à ce qu'on me notifie cette affaire. J'ai immédiatement comparu devant le tribunal, et le procès a été reporté au 28 novembre, puis au 5 décembre, à cause de mon état de santé, pour le chef d'inculpation fallacieux d'atteinte à corps constitués", dira Brahim Laâlami, la main toujours bandée, devant la barre. "On s'attendait à ce que le procureur ouvre une enquête sur cet officier et non pas qu'il poursuive mon client. Nous avons fait clairement savoir que ce jeune arrêté pour ses activités au hirak a été maltraité moralement et physiquement", dira Me Mounir Guerbi, un de ses avocats, qui précise que son client a été condamné à 50 000 DA, mais qu'il restera en détention provisoire parce qu'il est poursuivi pour deux autres affaires dont celle de Djaâfra. Il faut noter que les autres avocats qui ont plaidé avaient soulevé chacun un point sur la procédure, la détention, le dossier, l'enquête et la situation politique actuelle du pays. "C'est grâce à des jeunes comme Laâlami que nous, avocats et magistrats, pouvons parler et même sortir dans la rue pour manifester", dira un des avocats, en rappelant que "Brahim Laâlami est un révolutionnaire et pas un criminel". Dans son réquisitoire, le procureur a requis 2 ans de prison ferme assortie d'une amende de 20 000 DA. Après délibérations, le juge a condamné Brahim Laâlami à une amende de 50 000 DA.