La porte-parole du Parti des travailleurs, Mme Louisa Hanoune, s'est rendue, jeudi dernier, dans la wilaya de Tizi Ouzou où elle a animé un meeting en faveur du oui pour la charte pour la paix et la réconciliation nationale soumise à référendum le 29 septembre prochain. Devant une assistance, venue peu nombreuse à la maison de la culture Mouloud-Mammeri, la porte-parole du PT soulignera d'emblée que “le 30 septembre, il n'y a aura pas la paix, mais un climat qui aidera à l'instauration de la paix à long terme” car estime-t-elle “la situation engendrée par la décennie de guerre est très compliquée” et que “sa prise en charge nécessite encore d'importantes mesures politiques et économiques”. De l'avis de Louisa Hanoune, “pour instaurer une vraie paix, il ne suffit pas de bannir le langage des armes, mais aussi de mettre fin à la guerre économique et notamment prendre en charge ses conséquences sociales et ses victimes car la misère tue au même titre que les armes”. Aux conséquences de ce qu'elle appelle “la double guerre sur le peuple algérien et l'économie nationale”, Louisa Hanoune dit être convaincue que “la charte pour la paix et la réconciliation ne constitue pas la solution définitive à la crise algérienne, mais une étape importante qui réglera déjà de nombreuses questions, et pour en finir avec la crise, elle devra être suivie par d'autres mesures encore à l'avenir”. Poursuivant son plaidoyer en faveur du oui pour le projet présidentiel, la porte-parole du Parti des travailleurs dira qu'“après avoir décortiqué le contenu, on a constaté bien des avancées” citant, entre autres exemples, la prise en charge des victimes du terrorisme, la libération des détenus qu'elle considère comme un apaisement, car, selon elle, parmi eux il y en a ceux qui ont été injustement incarcérés, et le fait que les disparus sont, désormais, considérés en tant que victimes. Louisa Hanoune soulignera qu'il y a également “dans cette charte des choses sur lesquelles nous ne sommes pas d'accord, mais nous pensons qu'il faut, toutefois, laisser la chance à la paix pour retrouver la stabilité nécessaire et indispensable à l'exercice politique et au développement du pays”. Cette chance, Mme Hanoune la conditionne par le bannissement de toutes formes ou mesures d'exclusion qui pourront être exploitées pour empêcher l'instauration de la paix. Le bannissement de l'exclusion doit commencer, pour elle, par l'ouverture du débat sur la charte même à ceux qui veulent émettre des réserves. Convaincue que “tous les Algériens sont fondamentalement pour la paix mise à part une minorité qui tire profit de la guerre”. La porte-parole du PT dira que “tous les acteurs ont le droit d'exprimer leurs points de vue”. Pour permettre un véritable retour à la paix et surtout renforcer l'unité du peuple algérien, Louisa Hanoune juge indispensable d'officialiser tamazight sans passer par la voie référendaire. “Pourquoi pas plutôt un référendum pour la loi sur les hydrocarbures qui consacre le partage des recettes pétrolières avec les multinationales”, s'exclamera-t-elle. Abordant cette question des étrangers, Mme Hanoune, comme à l'accoutumée, n'hésitera pas de s'en prendre au instances internationales, aux organisations non gouvernementales et même aux puissances mondiales “qui ne cherchent que leurs intérêts en Algérie”. D'où alors pour elle le rejet de toute solution qui vient de l'extérieur. Pour elle, “la crise est algérienne et la solution doit être algérienne”. Samir Leslous