«Le peuple algérien a besoin de paix mais celle-ci doit inéluctablement générer la stabilité et s'élargir bien évidemment vers d'autres domaines afin d'améliorer les conditions socio-économiques, dans lesquelles se débattent les Algériens», a déclaré d'emblée Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) lors d'un meeting animé jeudi dernier, à Tizi Ouzou. Devant un auditoire composé essentiellement de ses militants et sympathisants, le numéro 1 du PT a clairement dévoilé les positions de son parti vis-à-vis du projet de la charte pour la paix et la réconciliation nationale prôné par le président de la République «On part sans condition ni préalable vers la paix car, estime-t-elle, on doit faire un garot pour ensuite procéder à la mise à niveau des 1 500 usines fermées durant la décennie noire et réhabiliter la confrontation des idées», a souligné Mme Louisa Hanoune qui a assimilé la période de terrorisme qu'à vécue l'Algérie à une double guerre puisque selon elle, «l'Etat a failli disparaître en 1992 et la détresse s'est emparée, dès lors, de tous sans exception aucune». «Des familles dans le désarroi et des usines incendiées», a-t-elle rappelé pour étayer ses dires. Evoquant l'affaire des disparus, la première responsable du PT a fait remarquer que ce dossier est complexe, car dit-elle, la quasi-totalité des cas «peuvent être liés à des règlements de comptes au moment où l'Etat était dans une situation de confusion qu'on appelait communément le cycle infernal». Par ailleurs, comme tout homme politique haranguant la foule, en Kabylie surtout, Louisa Hanoune n'a pas omis d'évoquer la revendication identitaire. A ce sujet d'ailleurs, elle dira que «l'Etat doit unir le peuple algérien par la satisfaction des revendications sociales et identitaires. En septembre 1998, nous avons exigé que tamazight soit langue officielle. Aujourd'hui, nous sommes toujours pour la même revendication mais sans référendum», a-t-elle ajouté.