En dépit des multiples appels lancés par le bureau de wilaya du Syndicat national des pharmaciens d'officines (Snapo) concernant la baisse considérable des stocks de certains médicaments, le problème persiste encore. La pénurie touche particulièrement les traitements de patients souffrant de maladies chroniques qui se retrouvent dans le désarroi et ne savent à quel saint se vouer. Une rareté qui touche entre autres cinq médicaments, à savoir le Lovothyrox administré pour l'équilibre hormonal de la thyroïde, les bandelettes pour les diabétiques, les antihypertenseurs pour les malades chroniques souffrant d'hypertension artérielle, la pilule de contraception et le Prostamed prescrit généralement pour les personnes âgées se soignant de la prostate. À Constantine, plusieurs pharmacies du centre-ville ont affirmé être à court de médicaments notamment le Levothyrox. Concernant ce dernier, une source au bureau de wilaya de Constantine a expliqué que "la pénurie de ce médicament persiste depuis plusieurs mois. Elle s'est aggravée depuis le début de la crise sanitaire notamment en raison de la réduction de l'activité de distribution par les grossîtes qui ne cèdent que 3 à 4 boîtes par pharmacie, ce qui est loin de satisfaire la demande. Tous les dosages concernant ce médicament sont indisponibles sur le marché. S'agissant des bandelettes de tests urinaires pour les diabétiques, la situation est la même." Selon notre source, "elles font également défaut à l'exception d'une seule marque qui est encore disponible sur le marché mais en quantités insuffisantes devant une la demande sans cesse croissante. Quant aux autres marques, elles ont complètement disparu du marché, ce qui pousse les pharmaciens à essayer à chaque fois de convaincre les patients de changer de marque. Une tâche très difficile généralement." D'autre part, les antihypertenseurs se font aussi de plus en plus rares à l'instar de Loxen 50 mg qui connaît une rupture franche, alors que même les génériques de cette molécule sont introuvables. "La rupture a touché la quasi majorité des pharmacies d'officine qui tentent de se débrouiller comme ils peuvent afin de se procurer quelques unités pour fidéliser leur clientèle", affirme notre source. Elle affirme qu'en perspective du déconfinement annoncén, "le Snapo est plus ou moins soulagé. Il se réunira très prochainement avec les différents acteurs du secteur afin de trouver une solution rapide à ces pénuries qui menacent la vie des patients". Des malades qui admettent que cette situation de pénurie peut s'expliquer par la crise sanitaire mondiale qui focalise l'intérêt de tous les intervenants du secteur. Ils craignent cependant que les conséquences néfastes d'un arrêt brutal, et n'hésitent pas à user de tous les moyens pour se procurer leurs médicaments à travers des appels via les réseaux sociaux ou encore de longs déplacements dans l'espoir de trouver une pharmacie qui puisse honorer leurs ordonnances médicales et apaiser leurs doleurs.