Des centaines de personnes ont organisé, hier, des manifestations dans plusieurs villes du Liban contre la cherté de la vie et l'incompétence de la classe dirigeante, incapable, selon eux, de redresser la situation socioéconomique qui ne fait que s'éroder davantage. Selon l'agence de presse officielle NNA, des dizaines de jeunes manifestants ont pris d'assaut, dans la matinée d'hier, le siège du ministère des Finances à Tripoli, scandant des slogans condamnant la forte hausse du taux de change du dollar américain. Les manifestants ont sommé, selon la même source, les employés du ministère de quitter leurs bureaux. Les médias libanais ont, par ailleurs, rapporté que d'autres rassemblements, dans la capitale Beyrouth, ont été organisés pacifiquement par les manifestants qui ont réclamé le départ de toute la classe politique dirigeante. Les protestataires ont promis un retour en force de leur mouvement "tant que les responsables de l'Etat demeurent inconscients des droits les plus élémentaires à la vie des gens". Mardi soir, plusieurs villes du pays ont vibré sous les slogans de centaines de manifestants réclamant le départ du pouvoir en place. À Beyrouth, dans la ville de Sidon au sud du pays, ou encore à Tripoli, épicentre de la contestation en 2019, des veillées de protestation ont été organisées contre la détérioration des conditions économiques et du prix élevé du dollar par rapport à la lire. Des manifestants se sont rassemblés sur la place Riyadh-Al-Solh au centre de la capitale Beyrouth, et d'autres ont organisé une manifestation devant le bâtiment de la Banque centrale du Liban sur la rue Hamra à Beyrouth, pour protester contre la politique de cette banque. Un sit-in nocturne a été tenu également devant l'entrée du Parlement dans le centre de la capitale. Les manifestants ont brandi des slogans appelant à protéger les citoyens contre les répercussions de la crise économique, tout en exigeant des comptes aux responsables de l'effondrement économique que connaît le pays depuis plusieurs mois. Le 30 avril, le gouvernement Diab a approuvé un plan de sauvetage économique sur cinq ans et, le 11 mai dernier, il a entamé des négociations avec le Fonds monétaire international pour obtenir un financement, afin de faire face à une crise économique qui a poussé le Liban à suspendre le paiement de sa dette extérieure. R. I./Agences