Mis à rude épreuve par le confinement, les commerçants espèrent une décision de réouverture de toutes les activités commerciales de la part du gouvernement afin de tenter de sauver les meubles. "Notre objectif numéro un est le retour à la vie économique normale et la réouverture de toutes les activités commerciales et artisanales. On espère que ce sera à partir du 14 juin", soutient Hadj Tahar Boulenouar, président de l'Association nationale des commerçants et artisans (Anca). "Nous sollicitons le Premier ministre pour autoriser la réouverture de toutes les activités commerciales et artisanales ce 14 juin", ajoute-t-il. En plus des pertes subies par les commerçants, M. Boulenouar a usé d'un argument imparable : la pandémie peut durer plusieurs mois, et si le confinement est maintenu, plusieurs commerces vont fermer et des dizaines de milliers de travailleurs se retrouveront au chômage. Ce qui risque de poser un grand problème aux autorités surtout que plus de 5 millions d'Algériens vivent des activités commerciales et artisanales. "Les médecins comme les institutions sanitaires, disent tous que la pandémie du coronavirus peut durer 6 mois ou même plus. On ne va tout de même pas fermer les commerces durant toute cette période", affirme-t-il. "Il faut vivre avec le virus", recommande-t-il, tout en prévenant qu'"un retour à la vie économique ne veut pas dire que le danger est écarté. Il faut donc continuer à respecter les mesures de protection comme le port du masque et la distanciation sociale." À rappeler que seuls 30% des commerces sont toujours fermés puisque les autres ont tous ou presque repris l'activité le 7 juin. Comment ont-ils précisément accueilli la décision ? "La majorité des commerçants autorisés à rouvrir sont satisfaits et ont respecté les consignes des autorités", assure M. Boulenouar. Concernant des mesures de prévention, les commerçants n'ont d'autres choix que de les respecter, précise M. Boulenouar. "Pour deux raisons. D'abord, préserver leur vie et celle des clients. Ensuite, éviter toute sanction qui peut aller jusqu'à la fermeture du local puisqu'il est responsable du respect des consignes dans son local, y compris de la part des clients", détaille-t-il. Comment s'est présentée la reprise de l'activité commerciale ? "Ils travaillent difficilement", nuance-t-il, estimant qu'"il faut une moyenne d'un mois pour que les activités commerciales reprennent normalement." Quid du bilan de ces trois mois de confinement ? "On n'a pas encore établi de bilan. On le fera après la pandémie, quand on aura toutes les données qui nous parviendront de nos bureaux des différentes wilayas. On évaluera les pertes de chaque activité commerciale", affirme le président de l'Anca. Pour amortir un tant soit peu le choc, les associations de commerçants ont rencontré à plusieurs reprises des ministres et des cadres du ministère du Commerce pour plaider la cause des commerçants. "J'ai participé dernièrement à une réunion présidée par le ministre du Commerce. On a fait plusieurs propositions et le ministre nous a promis de les transmettre au Premier ministre", assure M. Boulenouar. Quelles sont les doléances que les associations de commerçants ont soumises ? "L'effacement des charges fiscales pour l'année 2020 et la suppression des pénalités de retard et la possibilité d'accorder des prêts sans intérêts aux commerçants touchés par la crise", dira notre interlocuteur.