Après trois mois de confinement et d'inactivité, de nombreux magasins de vêtements ont réouvert, ce dimanche à Alger, en dépit des difficultés d'approvisionnement en marchandise et une faible affluence des clients. Dès la matinée, la majorité des magasins de vêtement n'a pas hésité à reprendre d'activité, suite à la décision, hier, du Premier ministère, d'autoriser plusieurs secteurs économiques de reprendre d'activité Cependant, très peu de clients y affluaient, à l'exemple des boutiques du bazar d'Ali Mellah, au 1er Mai, qui étaient quasiment désertes. «C'est devenu un cimetière, on ne reçoit presque personne, sauf ceux qui sont véhiculés », déplore le parkingueur du bazar, un avis que partagent les commerçants qui attendent désespérément les premiers clients, estimant qu'« en l'absence des transports, les gens ne peuvent pas venir ». D'autres facteurs ont été signalés par les commerçants, à l'exemple de la marchandise proposée, constituée principalement de l'ancien stock, et forcément donc dépassée par la saison, après les trois mois de confinement. Sur les étalages, ce sont, en effet, essentiellement les vêtements d'hiver qui y sont installés ou bien des habits de la saison estivale de l'an dernier. La raison, « très peu des commerçants arrivent à sortir la marchandise bloquée au port d'Alger, c'est au compte-gouttes », témoigne Hacen, propriétaire d'un magasin de vêtements de femmes. D'ordinaire, poursuit-il, « en cette période, on installe les articles d'été, mais comme je n'ai que des vêtements d'hiver, je vais devoir les vendre à perte. Aussi, les gens ne travaillaient pas. Ils n'ont pas de quoi acheter ». La fermeture des commerces n'a pas été sans impact aussi sur les commerçants qui affirment avoir passé « une épreuve difficile » durant les trois derniers mois, notamment à cause des charges, des impôts et surtout le loyer. «J'ai reçu la facture d'électricité alors que j'étais à l'arrêt pendant trois mois », s'indigne un commerçant de la rue Hassiba Ben Bouali. Et de surenchérir : « j'ai un confrère qui a dû se reconvertir en taxieur-clandestin pour subvenir aux besoins de sa famille, la location est chère, et nous avons des employés assurés, alors que les propriétaires des locaux ne veulent rien savoir et demandent à être payés». Il espère ainsi une intervention du gouvernement pour obliger les propriétaires de leur rembourser les trois mois de loyer perdus. Sihem Benmalek