Le procureur de la République près le tribunal de Sidi M'hamed a demandé, dans son réquisitoire, ce jeudi, de lourdes peines contre les principaux accusés dans l'affaire Sovac. Lors de l'audience tenue ce jeudi, le procureur a demandé une peine de 15 ans de prison ferme et une amende de 8 millions de dinars contre le patron de Sovac, Mourad Oulmi. La même peine a été requise contre l'ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia, assortie d'une amende de 2 millions de dinars. Une peine de 20 ans a été requise contre l'ancien ministre de l'Industrie et des Mines Abdeslam Bouchouareb, actuellement en fuite à l'étranger, avec émission d'un mandat d'arrêt international contre lui. Une peine de 12 ans de prison ferme et une amende de 2 millions de dinars a été requise contre l'ancien ministre de l'Industrie et des Mines Youcef Yousfi. Le représentant du ministère public a requis, également, une peine de 12 ans de prison ferme et une amende de 8 millions de dinars contre Khider Oulmi (frère de Mourad Oulmi), placé sous mandat de dépôt récemment dans le cadre de la même affaire. Une peine de 20 ans de prison ferme et une amende de 8 millions de dinars ont été requises contre l'épouse de Mourad Oulmi, qui fait également l'objet d'un mandat d'arrêt international. Un mandat d'arrêt international a été aussi émis contre Amine Djeriou. À noter que le procureur a précisé dans son réquisitoire que les peines requises contre le patron de Sovac, Mourad Oulmi, son épouse et son frère Khider sont assorties d'une période de sûreté de 10 ans. Ce qui exclut toute remise de peine ou de grâce durant dix ans. Une peine de 5 ans de prison ferme a été requise contre l'ex-PDG du CPA, Omar Boudiab, accusé dans cette affaire. Une amende de 32 millions de dinars a été requise contre les sociétés impliquées dans cette affaire. Le procureur a demandé la saisie des biens de ces entreprises. À rappeler que Mourad Oulmi, son frère Khider, son épouse, dont le nom n'a pas été cité avant l'audience de jeudi, sont poursuivis pour "octroi d'indus avantages lors de la passation de marchés en violation des dispositions législatives et réglementaires", "abus de fonction volontaire par un fonctionnaire public en violation des lois et réglementations", "conflit d'intérêts en matière de passation de marchés", "dilapidation volontaire de deniers publics" et "usage illégal par un fonctionnaire public au profit d'une personne ou une entité". Des peines de 5 ans de prison ont été requises contre plusieurs autres accusés dans la même affaire. Il s'agit, notamment, de cadres du groupe Sovac. À rappeler également que lors du procès qui s'est ouvert mercredi, Mourad Oulmi s'est défendu contre les graves accusations portées contre lui. Lors de son audition, il a souligné que son groupe "a travaillé dans la transparence et la légalité". Ahmed Ouyahia a fait référence de sa défense aux textes de loi qui ont régi le secteur du montage automobile. "Depuis mon arrestation, aucune accusation portant sur la dilapidation des deniers publics n'a été portée contre moi", avait répondu Ouyahia, niant s'être interféré dans les décisions du Conseil national de l'investissement en faveur d'un quelconque investisseur. Youcef Yousfi, qui a été auditionné mercredi soir, a nié avoir agi en faveur du patron de Sovac. "Je n'ai fait que mon devoir d'aider le pays à mettre sur pied une industrie automobile", a-t-il dit, rejetant toute accusation l'impliquant dans "des affaires de corruption". Après l'ancien ministre de l'Industrie, c'était au tour de Khider d'être auditionné. À la question de la juge sur son implication dans des affaires de corruption, Khider Oulmi a nié avoir agi en dehors de la loi. Il faut rappeler qu'après le réquisitoire du représentant du ministère public, ce fut au tour des avocats de la défense de répliquer avant le verdict attendu en milieu de semaine. D'ores et déjà, des avocats "dénoncent" un réquisitoire "très lourd" compte tenu, explique un avocat de la défense, "de l'absence de texte de loi de référence aux accusations". "Le procureur n'a fait que donner un avant-goût de ce que sera le verdict", a dit un autre avocat.