La défense de Mourad Oulmi a affirmé que des documents mettant en cause d'autres accusés "qui n'ont rien à voir avec cette affaire ont été versés dans ce même dossier". Au troisième jour du procès de Mourad Oulmi, patron du groupe Sovac, place aux plaidoiries de la défense, après le réquisitoire du procureur. Ainsi, la plupart des interventions des avocats de la défense ont mis l'accent sur des anomalies et autres vices de forme "constatés dans les deux dossiers" que traite la justice. Les avocats d'Ahmed Ouyahia, dont Me Ouyahia et Me Fetnassi ont mis en avant "l'impossibilité" de condamner l'ancien Premier-ministre, dans deux dossiers similaires. "Notre mandant est poursuivi pour les mêmes faits dans les deux dossiers", a fait savoir Me Fetnassi, en faisant référence à des textes de loi. Idem pour les avocats des autres accusés. La défense de Mourad Oulmi a révélé que des documents mettant en cause d'autres accusés "qui n'ont rien à voir avec cette affaire" ont été versés dans ce même dossier. Miloud Brahimi qui s'est constitué dans le collectif de défense de l'ancien ministre de l'Industrie Youcef Yousfi a expliqué que l'octroi des agréments pour le montage de voitures ne dépend pas de la décision d'une seule personne, ministre soit-elle. Me Chelouche a indiqué, quant à elle, que le cahier des charges adopté pour l'activité a été voté par l'APN, le Sénat et toutes les autres institutions impliquées dans l'activité. Me Miloud Brahimi qui s'est constitué, également, en faveur d'Omar Boudiab ancien P-Dg du Crédit populaire algérien (CPA) a dénoncé "l'absence de preuves" dans le dossier mettant en cause son mandant. "Il est inconcevable que l'on emprisonne un responsable pour avoir mal utilisé sa fonction, donc d'avoir dilapidé les fonds de cette institution financière, mais la banque ne se constitue pas comme partie civile ?", a dit l'avocat pour apporter la preuve "de l'innocence" de M. Boudiab. "Toutes les preuves sont là. Le crédit de Sovac a été accordé suite à des garanties", a ajouté l'avocat. À noter que le procureur de la République a requis, jeudi dernier, une peine de 20 ans de prison ferme à l'encontre de l'ancien ministre de l'industrie Abdeslam Bouchouareb et de 15 ans de prison ferme à l'encontre de l'ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia et du président directeur général de Sovac Mourad Oulmi, ainsi qu'une peine d'emprisonnement de 12 ans contre Youcef Yousfi. Les accusés sont poursuivis dans l'affaire Sovac pour plusieurs chefs d'inculpation liés à la corruption dont "transfert à l'étranger de capitaux issus de revenus criminels, corruption, trafic d'influence et pression sur des fonctionnaires publics pour l'obtention d'indus privilèges". Concernant Abdeslam Bouchouareb, actuellement en fuite à l'étranger, le représentant du ministère public a requis à son encontre également une amende de 8 millions de DA avec émission d'un mandat d'arrêt international. Une peine de 20 ans de prison ferme a été requise contre l'accusé Djarbou Amine, assortie d'une amende de 8 millions de DA. La même peine a été requise contre l'épouse du Pdg de Sovac Mme Benmoussa Fatiha avec émission d'un mandat d'arrêt international. Des peines de 5 ans de prison ferme assorties d'une amende d'un million de DA ont été requises contre l'ancien Pdg du Crédit populaire d'Algérie (CPA) Omar Boudiab et des anciens cadres du ministère de l'industrie et de la commission du crédit au niveau du CPA à savoir Djenaoui Faouzi, Tira Amine, Alouane Mohamed, Abdelkrim Mustapha, Nacer-eddine Djida, Boughrira Noureddine, Ouikane Djamel, Kasderli Abdelkrim, Benalga Mustapha et Abdoune Ismail. Le représentant du ministère public a requis également une amende de 32 millions de DA pour les entreprises impliquées dans cette affaire ainsi que la saisie de leurs biens, outre l'interdiction d'exercice d'une activité économique pour une durée de 5 ans.