Le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies (ONU) a appelé à un soutien immédiat en faveur des travailleurs à risque, des entreprises, de l'emploi et des revenus dans une nouvelle note de synthèse sur le monde du travail et la COVID-19, élaborée en collaboration avec l'Organisation internationale du travail (OIT). Selon le document de synthèse sur le monde du travail, la pandémie de coronavirus provoque une crise de l'emploi sans précédent. "La pandémie de Covid-19 a bouleversé le monde du travail. Aucun travailleur, aucune entreprise sur la planète n'a été épargné", a déclaré le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres. L'organisation onusienne a souligné que la quasi-totalité des travailleurs dans le monde, soit 94 %, vivent dans des pays qui ont mis en place, sous une forme ou une autre, des mesures de fermeture des lieux de travail en mai 2020. La note indique que les petites et moyennes entreprises, qui sont le moteur de l'économie mondiale, souffrent énormément et que beaucoup risquent de ne pas s'en remettre. Les personnes vivant dans les pays en développement ou en situation de fragilité sont exposées aux risques les plus graves, en partie parce qu'elles sont moins résilientes. La note d'orientation a précisé que l'impact socioéconomique de la pandémie touche particulièrement les personnes qui étaient déjà en situation précaire et qui sont le moins à même d'absorber ce coup supplémentaire. S'inspirant des données et d'analyses émanant de l'OIT, le document attire l'attention sur le fait que la plupart des personnes qui ont perdu leur emploi et leurs moyens de subsistance ces derniers mois ne seront pas en mesure de réintégrer les marchés du travail de sitôt. Les femmes, en particulier, ont été très durement frappées. Elles sont représentées de manière disproportionnée dans les secteurs à haut risque et sont souvent les premières à perdre leur emploi et les dernières à retrouver du travail. Au niveau mondial, plus de quatre personnes sur 10, qui travaillent dans les secteurs gravement touchés, sont des jeunes. Ajoutée aux perturbations de l'éducation et de la formation, cette situation les expose au risque de devenir la "génération confinée" qui subira pendant longtemps les effets de cette crise. L'organisation onusienne prévoit ainsi des pertes massives d'heures de travail au deuxième trimestre 2020, équivalant à 305 millions d'emplois à temps plein, tandis que 38% de la main-d'œuvre, soit quelque 1,25 milliard de travailleurs, sont employés dans des secteurs à haut risque, a fait savoir le secrétaire général de l'ONU dans le document. Selon la même source, le monde du travail ne peut pas et ne doit pas rester le même après cette crise, ajoutant que la réponse à cette pandémie se doit d'être sur trois fronts : apporter un soutien immédiat aux travailleurs, aux entreprises, à l'emploi et aux revenus afin d'éviter les fermetures ; accorder une attention accrue à la fois à la santé et à l'activité économique après la levée des mesures de confinement et se mobiliser dès maintenant pour une relance verte, durable, inclusive et centrée sur l'humain.