L'Eglise catholique d'Algérie a réaffirmé, hier, à Alger son “engagement en faveur de la paix et de la réconciliation”, dans une déclaration à l'APS faite par l'archevêque d'Alger, Mgr Henri Teissier. “À l'heure où le peuple algérien est appelé à se prononcer sur un projet de charte nationale, l'Eglise catholique d'Algérie réaffirme son engagement en faveur de la paix et de la réconciliation”, indique-t-il. Tout en soulignant que les chrétiens et les musulmans partagent la foi en Dieu, Mgr Teissier affirme que “la foi nous engage à considérer que la démarche de réconciliation va jusqu'au pardon personnellement consenti”. “Le pardon est un acte personnel exigeant, et qui demande du temps. Il suppose, pour atteindre sa pleine efficacité, que les agresseurs reconnaissent leurs fautes et acceptent le pardon offert", soutient-il. Dans ce contexte, l'archevêque d'Alger souligne qu'“aucune loi ne peut imposer le pardon et le pardon ne peut se substituer à la justice. Mais le peuple attend qu'on lui ouvre une espérance”. À cet égard, Mgr Teissier rappelle les croyants de leur devoir d'exercer leur responsabilité de citoyens affirmant, dans le même sens, que les membres de l'Eglise catholique qui ont la nationalité algérienne “répondront en conscience à la question qui leur est posée”. En outre, rappelant les années difficiles que l'Eglise catholique a vécues avec le peuple algérien, Mgr Teissier considère que “comme le sang de Pierre Claverie, évêque d'Oran, a été mêlé à celui de Mohamed, son jeune collaborateur musulman, le sang des chrétiens assassinés est mêlé à celui des dizaines de milliers de victimes de cette tragédie”. Il soutient qu'“un lien indéfectible de solidarité fraternelle a été noué entre toutes celles et tous ceux qui ont fait face et qui ont été victimes de la violence” souvent d'ailleurs, poursuit-il, “pour avoir refusé l'instrumentalisation de la religion”, soulignant que “parmi eux, il y a de nombreux imams qui ont payé ce choix de leur vie”. Par ailleurs, l'archevêque d'Alger prie Dieu pour donner aux habitants du pays “la force de continuer la démarche de réconciliation qu'ils ont entreprise, sur le chemin de la vérité, de la justice et du pardon”. R. N./APS