L'église catholique a soutenu le peuple algérien dans sa lutte pour l'indépendance. «L'Archevêque Léon-Etienne Duval, nommé à la tête de l'Eglise d'Alger en 1954, année du déclenchement de la révolution, avait énormément plaidé pour la libération du peuple algérien». C'est ce qu'a voulu rappeler l'évêque de l'Eglise d'Alger, Henri Teissier. A travers cette déclaration, l'évêque d'Alger voulait, donc, défendre l'action de l'Eglise et démontrer son rôle dans la promotion du dialogue entre les religions. Tout en retraçant la présence de l'Eglise catholique en Algérie, l'évêque a préféré marquer une pause pour parler spécialement de la période de l'archevêque Duval qui lui tient à coeur. Cette période reste gravée dans les annales de l'église catholique en Algérie, du fait qu'elle témoigne d'une rupture entre l'église et l'administration coloniale et le début d'une relation étroite avec la société algérienne. Certes, l'implantation de l'Eglise catholique est étroitement liée à la colonisation et puisqu'elle avait la charge de soutenir moralement et spirituellement la communauté chrétienne en Algérie. Mais l'Eglise, poursuit Mgr Tessier, a beaucoup contribué et même soutenu le droit du peuple algérien à l'indépendance. Preuve en est que l'archevêque Duval a pris des positions courageuses pendant la guerre de Libération. Dès son arrivée en Algérie en 1947, raconte Mgr Tessier, il a découvert les différences entre les riches et les pauvres et la souffrance du peuple algérien soumises aux affres du colonialisme. Chose qui l'a poussé à prendre ses distances vis- à-vis des autorités coloniales pour défendre la justice sociale. Henri Teissier vit en Algérie depuis 1948. Il a fait ses études au Maroc (licence de lettres classiques), à la Sorbonne (licence de philosophie), à l'Institut catholique de Paris (licence de théologie), à l'Ecole nationale des langues vivantes de Paris (diplôme d'arabe littéraire), à l'université du Caire et enfin à l'université d'Aix (licence d'arabe). Directeur du Centre d'études des diocèses d'Algérie (1966), évêque d'Oran (1972-1981), membre du Secrétariat pour les relations avec les non-chrétiens (1971), vice-président de la Caritas internationalis pour les pays arabes (1975-1987), il a participé à divers colloques islamo-chrétiens et aux deux conférences mondiales des chrétiens pour la Palestine. Il est archevêque d'Alger depuis 1988. Outre de nombreux articles, il a publié: «Eglise en Islam», Centurion, 1984 ; «La Mission de l'Eglise», Desclée, 1985 ; «Histoire des chrétiens du Maghreb», Desclée, en collaboration, 1991 ; «Lettres d'Algérie», Bayard-Centurion, 1998.