Dépassées et découragées par le nombre sans cesse croissant de personnes contaminées, les équipes médicales appellent la population au civisme. Alors que les mesures de déconfinement décidées par les hautes autorités du pays entrent graduellement en vigueur, la prudence reste de mise à Annaba, wilaya où l'on enregistrait, avant-hier mardi, 223 cas positifs à la Covid-19 et un total de 10 décès des suites de cette pandémie. Dépassées et découragées par le nombre sans cesse croissant de personnes contaminées par le coronavirus, les équipes médicales en appellent au civisme de la population en exigeant d'elle qu'elle respecte les règles de distanciation sociale édictées par les pouvoirs publics depuis le début de la crise sanitaire. Contraints eux-mêmes à l'isolement préventif et éloignés de leurs propres familles depuis maintenant trois mois, médecins et paramédicaux ont lancé un appel de détresse à l'adresse des habitants de la ville chef-lieu et à ceux des communes de la wilaya de Annaba, lors d'un sit-in qu'ils ont observé à l'intérieur du centre de référence Covid-19 de l'EPH Dorban. Faisant écho à cette revendication des blouses blanches, le directeur de la santé de la wilaya de Annaba, Dr Mohamed Nacer Damech, n'a cessé d'alerter sur les risques de propagation de la maladie qui ne touchait que trois zones recensées dans la partie ouest de la ville de Annaba au début, et qui a fini par se propager à d'autres communes avoisinantes, à raison de 4, puis de 6, et jusqu'à 10 cas par jour. Dr Damech, qui s'exprimait récemment sur les ondes de la radio locale, a été catégorique en informant sur la détresse des praticiens qui menacent de baisser les bras. Les services de sécurité continuent de leur côté à multiplier leurs interventions afin d'obliger les récalcitrants à porter le masque et à respecter les gestes barrières, notamment dans les lieux publics et les commerces. Les agents des différents commissariats d'arrondissement ont ainsi verbalisé et soumis à des contraventions des centaines de citoyens, de même qu'ils ont mis en fourrière un grand nombre de véhicules et de motocycles pour non-respect des heures de confinement obligatoire. Il semble toutefois que la reprise des activités de transport se passe comme souhaité par la wilaya, qui a instruit les chauffeurs de bus et de taxis interurbains au strict respect des consignes élémentaires d'hygiène. Il est loisible de constater que les concernés ainsi que les citoyens se sont finalement pliés, pour la plupart du moins, à cette obligation. Les mêmes réflexes commencent peu à peu à naître chez l'homme de la rue, qui a appris à porter le masque et à garder ses distances vis-à-vis d'autrui.