Moins de six mois après la nomination du gouvernement Djerad par le président de la République Abdelmadjid Tebboune, les choses ne semblent pas évoluer dans le sens voulu par les tenants du pouvoir. Le changement que le président Tebboune avait opéré, mardi soir, dans l'Exécutif était, certes, dans l'air depuis le mois de mars dernier lorsque des rumeurs faisaient état d'un remaniement ministériel imminent. L'on pensait que les changements allaient être importants, afin d'impulser une nouvelle dynamique à l'action gouvernementale. Mais en fin de compte, le remodelage n'a concerné que quelques portefeuilles ministériels. À quoi ce remaniement partiel obéit-il réellement ? Que pourraient apporter les nouveaux ministres et quel pourrait être l'impact sur la gestion de la chose publique en affectant certains ministres à d'autres portefeuilles ? Pour le moment, tout porte à croire que M. Tebboune voudrait compter sur un gouvernement de technocrates et rien n'écarte un autre remaniement si la machine économique n'est pas relancée. En effet, en renouvelant sa confiance à Abdelaziz Djerad pour le maintenir au poste de Premier ministre, M. Tebboune voudrait gérer l'urgence économique en séparant notamment l'Energie et les Mines, les Travaux publics et les Transports ou encore en touchant plusieurs postes-clés, comme les Finances, l'Enseignement supérieur et l'Energie. C'est ainsi que Chems Eddine Chitour laisse sa place à Abdelbaki Benziane au poste de ministre de l'Enseignement supérieur pour gérer les énergies renouvelables, alors que le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Chérif Omari, a été remercié par M. Tebboune qui en appelle aux services d'Abdelhamid Hamdane. Quant au secteur de la pêche et des productions, il sera toujours géré par Sid Ahmed Ferroukhi. Par ailleurs, Hacène Mermouri, qu'on croyait rebondir après son limogeage en 2018, est, lui aussi, démis de ses fonctions de ministre du Tourisme. Celui-ci a été remplacé par Mohamed Hamidou, un technocrate, nous dit-on. Noureddine Morceli a également payé les frais de ce changement et a été démis de ses fonctions de ministre délégué chargé du Sport d'élite pour être remplacé par Salima Souakri. Quant à Farouk Chiali, il est maintenu au poste de ministre des Travaux publics. Ce dernier est, en revanche, déchargé du secteur des transports, désormais confié à Lazhar Hani. Autre nomination surprise, celle du député de Samir Châabna nommé ministre délégué chargé de la Communauté nationale et des Compétences à l'étranger. Du reste, M. Tebboune a renouvelé sa confiance à la majorité des ministres, à l'image de Sabri Boukadoum, maintenu aux Affaires étrangères, de Kamal Beldjoud, à l'Intérieur, de Belkacem Zeghmati au poste de ministre de la Justice, de Kamel Rezig au Commerce ou encore d'Ammar Belhimer au poste de ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement. La culture, le sport, la numérisation et les statistiques, la poste et les télécommunications, la solidarité nationale et l'habitat n'ont pas, eux aussi, changé de mains.