Le juge qui a traité le dossier Sovac n'a pas fait de quartier. À l'issue du procès qui a défrayé la chronique, le tribunal de Sidi M'hamed, il a rendu, hier, un verdict sans appel qui a interloqué assistance et avocats de la défense. C'est que les principaux accusés dans cette affaire se sont vu infliger de lourdes peines de prison et le paiement de faramineux dédommagements. Ainsi, l'ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia a été condamné à une peine de 12 ans de prison assortie d'une amende de 2 millions de dinars. Le juge a aussi ordonné la saisie de tous ses comptes bancaires. Quant au patron du groupe Sovac, Mourad Oulmi, il s'est vu infliger une peine de 10 ans de prison assortie d'une amende de 8 millions de dinars, tout en écopant d'une période de sûreté de 5 ans. Son frère Khider, lui, a été condamné à 7 ans prison, en plus d'une amende de 8 millions de dinars. Pour ce qui est d e l'ancien ministre de l'Industrie Youcef Yousfi, il est condamné à 3 ans de prison ferme assortie d'une amende de 1 million de dinars. La même peine a été prononcée à l'encontre l'ancien P-DG du CPA, Omar Boudhiab. En fuite, l'ancien ministre de l'Industrie Abdeslam Bouchouareb a été condamné à 20 ans de prison ferme et au paiement de 2 millions de dinars. Le juge a aussi ordonné la saisie de tous ses biens et comptes bancaires, tout en lançant un mandat d'arrêt international à son encontre. Quant à Fatiha Benmoussa, l'épouse du patron de Sovac, résidant en France, elle a été condamnée, elle aussi, à 20 ans de prison ferme et à amende de 8 millions de dinars, en plus d'un mandat d'arrêt international lancé à son encontre. La même peine 20 ans de prison et une amende a été prononcée à l'encontre de l'homme d'affaires Amine Djerbou qui, en plus, a été soumis à une période de sûreté de 10 ans, sans parler du mandat d'arrêt international lancé à son encontre. Les nombreuses sociétés accusées dans cette affaire ont été, elles aussi, condamnées au paiement d'une amende de 32 milliards de dinars. Mieux encore, le juge a condamné Mourad Oulmi, sa femme, son frère et plusieurs de ses sociétés à payer au Trésor public plus de 225 milliards de dinars de dédommagements. D'autres accusés, d'anciens cadres du ministère de l'Industrie ont été condamnés à deux ans de prison dont 1 avec sursis et à une amende de 200 000 DA. Malgré la sévérité du verdict, les avocats du patron du groupe Sovac ont refusé de commenter la décision du juge. "On ne peut pas commenter la décision de la justice. Les magistrats sont souverains. Mais on peut ne pas être satisfait du verdict qu'on peut trouver excessivement sévère par rapport à notre conviction sur l'innocence de notre client", a lâché, tout en finesse, Me Ahmed Hadj Nacer, un des avocats de Mourad Oulmi. Il faut savoir qu'un appel a été interjeté, hier déjà, par les avocats de M. Oulmi. "On a confiance en la justice de notre pays", a lancé Me Hadj Nacer.