Les autorités de la République arabe sahraouie et démocratique et les responsables du Front Polisario sont très inquiets de l'état de santé des 37 prisonniers politiques sahraouis en grève de la faim depuis 34 jours. “Leur seul crime est d'avoir exprimé leur avis de façon pacifique”, a déclaré hier matin l'ambassadeur de la RASD à Alger. M. Mohamed Islem Beïssat a également annoncé l'arrestation récente de trois militants sahraouis, par les forces marocaines, à la suite d'une “manifestation pacifique” à El-Ayoun, capitale sahraouie sous occupation marocaine. Le diplomate a en outre rappelé que les instances de l'ONU, les Parlements européens et des gouvernements, notamment ceux d'Espagne et des Etats-Unis, ainsi que des organisations humanitaires et des droits de l'Homme ont été saisis sur le problème des grévistes de la faim. “Nous tenons le Maroc et Mohammed VI pour responsables de la situation actuelle”, a affirmé M. Beïssat. Selon lui, Rabat a répondu aux nombreuses sollicitations par la “répression” et l'arrestation de trois autres Sahraouis. “Cette grève de la faim pose à présent plusieurs problèmes sur le conflit du Sahara occidental”, a en outre soutenu le conférencier, en posant la problématique des “perspectives”, de la “crédibilité” de Rabat et de “l'avenir de la lutte pacifique”, de même que celle de “l'attachement du Sahraoui à son droit à l'autodétermination et à l'indépendance”. Le diplomate sahraoui a clairement laissé entendre que la situation des grévistes de la faim aura des “répercussions directes” sur l'évolution du conflit maroco-sahraoui. Il a enfin interpellé de nouveau la communauté internationale, en général, et l'Europe, en particulier, en leur demandant d'intervenir en urgence auprès de l'occupant marocain pour éviter la mort des détenus politiques sahraouis, dont Mme Aminatour Haïder et Ali Tamek. H. AMEYAR