L'assainissement du port ne peut être efficace sans l'instauration d'une discipline de circulation qui toucherait l'ensemble des intervenants. C'est aujourd'hui qu'en principe doit se réunir le comité de sécurité, à l'origine des nouvelles mesures liées à l'accès au port d'Alger et qui touchent l'ensemble des services et personnels exerçant dans cette enceinte. Douaniers, policiers, agents EPAL, CNAN, Protection civile, etc., sont tous concernés par la nouvelle réglementation au terme de laquelle ils seront soumis à autorisation et surtout au port d'un badge approprié avant leur introduction au port d'Alger. La mesure insiste notamment sur l'accès, dans ces zones sous-douanes, des véhicules personnels de ces agents désormais tenus de se conformer à une certaine discipline de circulation. La circulaire en question aura, rappelons-le, surpris tout ce “beau monde”, puisqu'elle n'a été ni diffusée et encore moins affichée. Les protestataires, essentiellement les douaniers, se sont élevés contre ce qu'ils ont qualifié “de politique du fait accompli”. Certains se sont vu interdire l'accès pour leur véhicule personnel par les policiers chargés de surveiller le port. À l'évidence, une défaillance dans le chapitre de la communication qui a failli dégénérer en paralysie totale des activités du port. S'en était donc suivie une action de protestation des douaniers, dont le poids commençait à se ressentir au niveau de la direction régionale d'Alger-Port, sise à Béziers. Le mécontentement manifesté a failli se traduire par le “gel des traitements de l'ensemble des opérations de dédouanement” et, par enchaînement, l'enlèvement des marchandises. Le bras de fer engagé s'annonçait favorable à la corporation douanière et laissait entrevoir une défaillance manifeste dans la gestion d'une mesure réglementaire dont l'objectif consiste pourtant à sécuriser le port et redéfinir les rôles et missions de chaque corps et de toute institution ou entreprise y activant. Ce n'est donc qu'en début d'après-midi que la décision de geler cette restriction fut prise promptement, à l'issue d'une réunion d'urgence ayant regroupé les représentants des divers membres du comité de sécurité. M. Benamar, chef d'inspection divisionnaire d'Alger-Port, répercutera ces assurances aux protestataires et nous déclarera qu'il “y a eu de l'incompréhension dans l'air”, en déplorant le fait que les douaniers ne disposent pas de parking dans l'enceinte portuaire et, à ce titre, “il faut songer à trouver des solutions pour leur véhicule personnel”. Il dira que deux conventions seront engagées avec les gérants de parkings privés dans les alentours immédiats du port, “afin de régler le problème définitivement”. À rappeler que le port d'Alger enregistre des séries de 50 vols par jour qui touchent à toutes sortes de biens et d'équipements. “Le libre accès” quasi instauré et la confusion dans les prérogatives et couloirs des uns et des autres n'ont fait qu'entretenir cette situation de déroute où les délinquants se sont retrouvés en maîtres des lieux. L'assainissement du port d'Alger, après les dispositifs de surveillance réglementaires et contrôles rigoureux, ne pouvait être en réalité efficace sans l'instauration d'une discipline de circulation qui toucherait l'ensemble des intervenants. Sans discrimination. Sinon, il y a risque de “monopole” de la… fraude. A. W.