Au moins une personne a été tuée mardi et plusieurs autres ont été blessées lors des manifestations qui ont eu lieu dans plusieurs villes soudanaises réclamant des réformes au gouvernement de transition, a indiqué un porte-parole du gouvernement soudanais, cité par l'agence de presse Reuters. L'information a été confirmée par les représentants de l'opposition et du mouvement de la société civile. La victime a été mortellement touchée par une balle réelle dans l'un des rassemblements qui ont eu lieu dans le gouvernorat du Darfour, a précisé la presse soudanaise, affirmant que les forces de l'ordre ont ouvert le feu sur les manifestants après avoir usé de gaz lacrymogènes pour les disperser. Dans un contexte de crise sanitaire, le gouvernement de Hamdouk avait interdit toute manifestation afin d'éviter une propagation massive du coronavirus. À Khartoum, où un important dispositif de sécurité avait été déployé, les manifestants ont été dispersés par les forces de l'ordre qui ont eu recours au gaz lacrymogène. De Dongola, à 600 km au nord de la capitale, à Niyala, en passant par Khartoum et Omdurman, sa ville jumelle, les manifestants ont brandi des drapeaux soudanais et réclamé la réalisation des revendications de la "révolution", dans de meilleures conditions, qui se font attendre. Les rassemblements de mardi marquent une date symbolique qu'est la prise du pouvoir par l'ancien président déchu Omar el-Bechir, lors d'un putsch militaire qu'il a mené en 1989. Mais au-delà de cette date-symbole, les Soudanais attendent en effet de leur nouveau gouvernement la mise en œuvre de réformes sociales et économiques, parallèlement au processus de transition en cours et qui devrait s'étaler sur presque trois ans.